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"Je n'allais pas refuser, non plus" : comment Maha, étudiante franco-tunisienne, a été invitée par Emmanuel Macron pour son voyage en Tunisie

Maha Issaoui, inconnue du grand public, a été invitée par Emmanuel Macron à faire partie de la délégation qui l'a accompagné en Tunisie, mercredi et jeudi. Cette Franco-Tunisienne avait rencontré le président de la République dans les rues de Clermont-Ferrand la semaine dernière.

Article rédigé par Isabelle Labeyrie
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Maha Issaoui, lors du voyage d'Emmanuel Macron en Tunisie, le 1er février 2018. (ISABELLE LABEYRIE / RADIO FRANCE)

Elle s'appelle Maha Issaoui. Le jeudi 25 janvier, alors qu'Emmanuel Macron est en déplacement à Clermont-Ferrand, dans le Puy-de-Dôme, il fait la rencontre de cette étudiante franco-tunisienne. Une semaine plus tard, la trentenaire se retrouve dans un avion en compagnie du président de la République, sur son invitation, pour un voyage officiel en Tunisie de deux jours. La doctorante va saisir l'occasion pour "envoyer un message optimiste, parce que moi je suis partie de zéro. Vraiment".

La rencontre se fait à Clermont, jeudi, à la sortie d'une conférence sur l'égalité des chances qu'elle vient de tenir avec le préfet du Puy-de-Dôme, Jacques Billant. Ce dernier l'interpelle : "Maha ! Venez, venez ! Je vais vous présenter au président", lui lance le représentant de l'État.

Jacques Billant dresse alors le portrait de Maha Issaoui au président de la République. "Il a dit : 'Elle est engagée dans l'égalité femmes-hommes', mais moi j'ai dit : 'Pas que ! Je suis aussi Tunisienne', raconte la trentenaire. C'est à partir de là qu'Emmanuel Macron m'a dit : 'Est-ce que cela vous dit de venir avec nous'." La doctorante accepte. "Je ne vais pas refuser, non plus", lâche-t-elle en rigolant. Tout se passe alors comme dans "un conte de fée".

Blogueuse durant la révolution du Jasmin

L'histoire de Maha Issaoui débute à Sidi Bouzid, dans le sud déshérité de la Tunisie. En décembre 2010, l'étudiante née en 1987 est l’une des premières à diffuser les images de la révolution sur les réseaux sociaux. À la suite de la révolution de Jasmin, cette fille d’un chauffeur routier et d'une mère au foyer obtient de la France une bourse de mérite et débarque à Clermont-Ferrand. "Cela fait juste six ans que je suis en France, explique celle qui est aujourd’hui doctorante dans un institut de recherche. Je suis Franco-Tunisienne, j'ai été naturalisée l'année dernière et j'ai les deux cultures maintenant."

Lors de ce voyage, la jeune chercheuse souhaite délivrer un message d’espoir à la jeunesse de son pays. "Moi, je suis toujours fière de dire qu'en Tunisie, au moins, on a la liberté d'expression, lance Maha Issaoui. J'en ai rêvé !" Cependant, elle n'occulte pas la crise économique qui sévit actuellement en Tunisie : "Des Tunisiens me disent clairement : 'Maha, le peuple ne peut pas manger que de la liberté'." La révolution est encore inachevée, dit Maha, mais la Tunisie doit aussi oser croire en ses rêves.

Maha Issaoui, de Clermont-Ferrand à un voyage avec Macron - Portrait d'Isabelle Labeyrie

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