Immersion : le quotidien difficile d'un maire
France 2 a suivi le quotidien du maire d'une ville de 5 000 habitants confronté à de grandes difficultés face aux coupes budgétaires de l'État.
Ce matin-là, Monsieur le Maire part annoncer une mauvaise nouvelle : dire à une association qu'il est obligé de lui couper une partie de ses aides. Sa commune, Ecouflant (Maine-et-Loire) a de moins en moins d'argent. Cette ville de 5 000 habitants ne bénéficie plus d'aucune dotation de l'État, 20% de budget en moins en l'espace de 5 ans. Cette association aide des personnes en réinsertion : certains travaillent à fabriquer des jus de fruits, d'autres sont employés par la mairie pour des remplacements, à la cantine par exemple. Les membres de l'association ont peur que la mairie cesse de leur demander des contrats.
Des promesses intenables
Les choix économiques sont difficiles pour le maire, les promesses électorales sont parfois impossibles à tenir. C'est le cas de la reconstruction de l'école, vétuste. Tout est à refaire, mais le budget n'est pas suffisant. Il faut alors veiller de près : en cas d'accident, il porterait la responsabilité juridique. Beaucoup d'autres promesses sont ainsi en suspens. Le maire d'Ecouflant a donc décidé d'écrire son ras-le-bol au président de la République. Les aides disparaissent, mais les prélèvements de l'État subsistent. Pas question de ne gérer que ses problèmes de trésorerie, il faut également écouter ses administrés, comme cette locataire qui a des soucis de voisinage. Les gens se parlent de moins en moins, les demandes de médiation augmentent, il rencontre deux fois plus d'habitants qu'il y a un an. La nuit tombée, après douze heures de travail, l'heure est au bureau municipal. La fonction de maire est indemnisée 1 600 euros par mois pour 70 heures de travail par semaine.
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