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Hollande, futur soutien de Macron ? La polémique en quatre actes

Un proche du chef de l'Etat a déclaré dans une interview que le président pourrait soutenir son ancien ministre.

Article rédigé par Benoît Zagdoun
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
François Hollande et Emmanuel Macron, le 23 mai 2016, au palais de l'Elysée, à Paris. (CHARLES PLATIAU / AFP)

En déplacement au Mali pour le sommet Afrique-France, François Hollande a confié qu'il ressentait "un goût d'inachevé qui aurait dû finalement justifier d'autres prétentions". Une allusion à peine voilée à son départ de l'Elysée. Début décembre, le président sortant a annoncé qu'il ne briguerait pas de second mandat pour ne pas aggraver la division de la gauche.

S'il a des regrets, une question demeure : le chef de l'Etat va-t-il prendre parti pour l'un des candidats à la présidentielle ? Au hasard, Emmanuel Macron ? L'un de ses très proches a fait une déclaration qui anime la campagne, dimanche 15 janvier.

Acte 1. Un proche de Hollande fait une confidence

Dans un entretien  au Journal du dimanche, l'avocat Dominique Villemot, intime du chef de l'Etat depuis leur illustre promotion Voltaire de l'ENA, et soutien revendiqué d'Emmanuel Macron, laisse entendre que François Hollande pourrait soutenir son ancien ministre de l'Economie.

"Pour l'heure, le président (...) ne soutient personne dans cette primaire" de la gauche, souligne Dominique Villemot. Et cela ne serait pas près de changer. Il l'assure : "François Hollande va probablement soutenir Macron." Et il insiste : "Je ne vois pas quel autre candidat il pourrait soutenir." Il donne même le timing de cette annonce : le président sortant "se prononcera fin février ou début mars".

Acte 2. L'Elysée dément et attaque Villemot

Vite contactée par Le Lab d'Europe 1, la présidence de la République désavoue Dominique Villemot. "Il ne parle pas avec l'aval de l'Élysée, il n'est pas le porte-parole de la présidence et nous ne sommes pas en contact avec lui", lâche l'Elysée. Le proche du chef de l'Etat "est seul responsable de ses propos". Il "n'est mandaté par personne pour s'exprimer, il tente de faire croire le contraire." Et donc, il "raconte n'importe quoi"

Acte 3. Villemot se défend et accuse "Le JDD"

Dans la foulée, l'avocat prend sa propre défense et fait savoir à Europe 1 que "contrairement à ce que laisse entendre Le JDD, le président ne [lui] a jamais dit qu'il soutiendrait Emmanuel Macron". Dominique Villemot accuse l'hebdomadaire d'avoir déformé ses propos. "Je démens donc formellement ce qui y est écrit", déclare-t-il.

"Dans le texte que j'avais relu, il était écrit : 'Je pense qu'il n'est pas exclu qu'il [François Hollande] soutienne Macron' et non 'Mais François Hollande va probablement soutenir Macron'", plaide l'avocat, cette fois à L'Express. L'interview "n'engage que [lui] et personne d'autre, et surtout pas le président", fait savoir Dominique Villemot.

Acte 4. "Le JDD" réplique et maintient les citations

Aussitôt, Le Journal du dimanche publie deux nouveaux articles afin de contester la version de Dominique Villemot. Au passage, il expose les coulisses de cette interview. 

Le JDD a transmis le verbatim de l'entretien à Dominique Villemot pour qu'il puisse le relire. L'avocat a souhaité apporter quelques modifications. La formule "pourrait tout à fait soutenir Macron" s'est transformée en "Je pense qu’il n’est pas exclu qu’il soutienne Macron". Le JDD et son interviewé sont tombés d'accord sur une autre formulation, indique le journal : "Le président va probablement soutenir Macron." La phrase "Je ne vois pas quel autre candidat il pourrait soutenir" est conservée. 

Le JDD révèle un détail :  Dominique Villemot a envoyé un SMS dimanche matin à la rédaction. "Le président me demande de faire un démenti", y est-il écrit, selon le journal. François Hollande aurait donc demandé à son ami de rectifier ses propos.

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