Emmanuel Macron promet de rouvrir les services publics dans les quartiers. Le mouvement est-il enclenché ?
Nous avons écouté le Président, à la radio, et on l’a entendu promettre le retour de l’Etat dans les quartiers populaires : “il faut rouvrir des commissariats, des bureaux de poste, des centres des impôts. C’est ce qu’on va faire dans les quartiers, je l’annoncerai dans les prochains jours. Et puis c’est remettre de l’école… ”. Rouvrir des services publics, en voilà une bonne idée ! Mais alors, pourquoi en avoir fermé autant ces derniers mois ?
A Bagnolet, en banlieue parisienne, quand on cherche les services publics, on trouve souvent porte close ! Comme à la Caisse Primaire Assurance Maladie de Bagnolet, dont le batiment vide est squatté depuis septembre.Porte close aussi tous les weekends au commissariat, ouvert en semaine seulement, de 9h à 19h. La dernière fermeture, c’était en juin, le centre des impôts.
La réouverture des services publics promise par Emmanuel Macron,Tony Di Martino, le maire de Bagnolet aimerait y croire : "Je lui dis allons-y. C’est un service public qui disparaît en plein centre ville d’une ville de 36 000 habitants. Ca veut dire se déplacer à Montreuil, prendre le bus, faire 20 ou 30 minutes de transports, ce n'est pas acceptable aujourd’hui”
"On nous abandonne, on abandonne nos enfants"
Rouvrir les servces publics, au Mans, les habitants de ce quartier populaire aimeraient y croire. Depuis la rentrée, leur collège est fermé, la cour désertée. Les 150 élèves du Ronceray, classé réseau d’éducation prioritaire sont partis étudier ailleurs. Certaines mères d’élèves se sentent délaissées : “On nous abandonne, on abandonne nos enfants, Quand on n’a plus de collège, et qu’on voit nos enfants à droite à gauche qui font des bêtises, on peut se poser des questions. Ce collège c’était du lien social”, déplore Sylvie Renou, mère d’élève.
Raison invoquée pour justifier la fermeture : l’absence de mixité sociale. Installé en pleine zone de sécurité prioritaire, le collège avait mauvaise réputation. Petit à petit, les familles qui en avaient les moyens ont fui l’établissement, jusqu’à ce que l’éducation nationale et le département décident de le fermer. “200 eleves de moins en une dizaine d’année donc il y a une fuite massive des eleves qui s’est traduite par une absence totale de mixité sociale. C’est vraiment pour les élèves qu’il fallait fermer ce collège, car c’était devenu un collège ghetto”, regrette Christophe Counil Conseiller departemental PS de la Sarthe.
Un collège en zone d’éducation prioritaire, qui ferme au Mans, mais aussi à Saint Malo, Nimes, Colombelles, Evreux, Val de Reuil, ces deux dernières rentrées. Contacté, l’Elysée n’a pas précisé si ces collèges seront concernés par les projets de réouvertures du président.
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