Conseil européen : après son revers aux législatives, Emmanuel Macron est-il affaibli sur le plan diplomatique ?
Le sommet du Conseil européen se tient ce jeudi et vendredi à Bruxelles, où il sera essentiellement question de la guerre en Ukraine. Mais les regards pourraient être tournés vers le président français, dont l'image a été écornée à l'issue du scrutin législatif.
Emmanuel Macron retrouve, pour deux jours à Bruxelles, les 26 chefs d’États et de gouvernements ainsi que les chefs des principales institutions pour un nouveau Sommet européen consacré, en grande partie, à l’Ukraine.
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Et, si l'actualité internationale prime, une question se pose face à l'actualité française : le revers électoral du chef de l'Etat lors des élections législatives peut-il l’affaiblir sur la scène européenne, alors qu’il fait figure depuis le départ d’Angela Merkel de principal homme fort de l’Union européenne et le promoteur d’une Union plus intégrée et plus puissante ?
Dans les faits, autour de la table du Conseil, cela ne change rien : seule une poignée de dirigeants européens disposent d’une majorité absolue. En France, le président garde, par ailleurs la main, sur le régalien. Ainsi, quand il s’agira de sanctionner la Russie, "il prendra la décision seul comme avant", fait ainsi remarquer une source européenne.
"Pas d'impact immédiat"
Pourra-t-il, en revanche, mettre en œuvre toutes les décisions prises par ses ministres ? C’est l’inconnu. Personne ne perçoit encore à Bruxelles l’impact réel sur sa capacité à gouverner, souligne-t-on dans les couloirs du parlement. Mais pour ce qui est des directives, ces textes européens qu’il faut transposer en loi français, cela prend souvent deux ans. "Autant dire qu'il n’y aura pas d’impact immédiat", précise un eurodéputé.
Mais à long terme, sur la question, par exemple, de l’éventuelle réforme des traités Emmanunel Macron pourrait voir sa situation particulièrement complexe, pris en étau entre la Nupes euro-désobéissante et le RN euro-sceptique. Quant à la constitution d’une éventuelle coalition, "ce ne serait pas le premier pays en Europe, loin de là !", s’exclame un haut diplomate. "Si ça marche ailleurs ? Pourquoi pas en France ? C’est une démocratie solide", ajoute t-il.
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