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Des stages obligatoires pour les auteurs de violences conjugales

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Brut : François Roques
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Article rédigé par Brut.
France Télévisions

Pour lutter contre les violences faites aux femmes, François Roques, directeur de l’association de contrôle judiciaire de l’Essonne, a mis en place des stages obligatoires pour les auteurs de violences conjugales.

 

Le 25 novembre, à l’occasion de la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, plus de mille personnes étaient réunies à Paris pour manifester. En 2016, en France, on estime qu’une femme est tuée par son partenaire ou ex-partenaire tous les trois jours. 

Afin de lutter contre les violences faites aux femmes et de responsabiliser les auteurs de violences conjugales, François Roques, directeur de l’association de contrôle judiciaire de l’Essonne, a mis en place des stages obligatoires pour les agresseurs.

« La violence on en est toujours le seul responsable »

Il définit les violences conjugales comme « un système d’emprise qui se met en place entre un agresseur qui est en règle générale un homme et une victime qui est en règle générale une femme. » Ce « système d’emprise » peut prendre différentes formes, mais la difficulté c’est que « tout ce qui est de l’ordre du psychologique ça n’est pas identifié spontanément comme de la violence. »

C’est là que commence son travail. Les stages qu’il met en place consistent à « identifier la violence », et ensuite à « responsabiliser l’auteur en travaillant sur le fait que la violence on en est toujours le seul responsable. »

Changer le regard des hommes

Pour lui, la lutte contre les violences conjugales « ça commence très tôt. » Il est donc essentiel de « changer le regard et l’attitude des hommes par rapport aux femmes. » poursuit-il, « il faut que les garçons soient capables à minima de se mettre à la place de l’autre, de prendre conscience de cette violence et de ce climat qui règnent sur les femmes. » Ce changement de mentalité, pour François Roques, passe par de « la prévention », c’est-à-dire « faire en sorte que les premières violences ne s’installent pas ». 

Il note cependant que la résonance particulière du scandale Weinstein ça « commence à casser quelque chose sur les violences faites aux femmes. Il faut continuer dans ce sens-là, que ça ne reste pas un épiphénomène et que ça s’inscrive de manière durable dans la société. »

Mieux former les forces de l’ordre

La « prévention » qu’il essaye de mettre en place passe aussi par la formation dans les commissariats et gendarmeries : « il faut vraiment quelqu’un de super compétent et de super formé pour réussir à mesurer dans un temps très court une situation souvent d’urgence » afin de « faire en sorte que cette femme ne repasse jamais la porte de ce commissariat. »

Dans son discours prononcé le 25 novembre, Emmanuel Macron a notamment annoncé la mise en place d’un signalement en ligne simplifié, qui permettra aux femmes victimes de violence conjugales de joindre des interlocuteurs dans les gendarmeries ou commissariats de chez elles et de connaître les démarches à suivre.

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