Cet article date de plus de six ans.

Congrès de Versailles : les députés communistes vont "démonter" le discours d'Emmanuel Macron et dénoncer l'"hyper-présidentialisation"

Le député du Puy-de-Dôme, André Chassaigne, confirme la présence des députés communistes au Congrès de Versailles. Ces derniers veulent démontrer l'acte de démolition du socle social, entrepris par le président de la République. 

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Photo d'illustration. André Chassaigne, député PCF du Puy-de-Dôme, le mercredi 6 juin sur franceinfo (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

Les députés et sénateurs communistes ne boycotteront pas le discours d'Emmanuel Macron devant le Congrès réuni à Versailles lundi 9 juillet, contrairement à l'an dernier. Ils iront pour "démonter le discours du président de la République", montrer "à quel point sa première année de pouvoir est une entreprise de démolition" et dénoncer l'"hyper-présidentialisation", selon André Chassaigne, député du Puy-de-Dôme, invité dimanche 8 juillet de franceinfo.

franceinfo : Vous allez participer au Congrès, mais avant vous aller prêter un "nouveau serment du Jeu de Paume". Pourquoi ?

André Chassaigne : L'idée pour nous, avec ce serment du Jeu de Paume, c'est de montrer notre détermination à lutter contre cette réforme constitutionnelle qui, à notre avis, est le fruit d'une volonté du président de la République d'aller vers plus de puissance, une hyper-présidentialisation, et qui s'accompagne d'une réduction du pouvoir des députés. La seconde chose dans ce serment, c'est de dire que nous allons lutter jusqu'au bout pour que la réforme institutionnelle soit soumise au référendum, parce que c'est aux citoyennes et aux citoyens de dire s'ils sont d'accord ou pas avec ces importantes évolutions de notre Constitution. (…)

On plaide d'abord pour un référendum à la suite du combat que l'on va conduire au Sénat et à l'Assemblée nationale. Mais je crois que c'est important, une réforme constitutionnelle. Et celle-ci est une marche de plus vers une hyper-présidentialisation, donc il faut que ce soit les Françaises et les Français qui puissent s'exprimer sur ce texte constitutionnel qui va changer leur vie. Y compris, quand on voit la limitation du nombre de députés à 30%, à priori c'est bien reçu par les populations, mais je crois qu'il faut leur expliquer. Ce sont des conséquences vraiment concrètes, palpables qu'il y aura sur la défense de leurs intérêts.

78 députés Les Républicains signent une tribune dans le "Journal du Dimanche" pour dénoncer la "Constitution Macron" qui vise la "démolition" de l'Assemblée nationale. Vous partagez donc leur position ?

Sur ce point, oui, effectivement. Parce que la réalité c'est qu'il s'agit d'amoindrir la fonction législative. Je peux vous donner un exemple : le droit d'amendement, qui nous permet de porter la parole populaire, va être limité dans la mesure où il faudra que l'amendement soit en lien direct avec le texte, or on sait bien que les débats dans l'Assemblée nationale consistent, en ce qui nous concerne tout au moins, à relayer la parole populaire, les revendications populaires, à faire remonter les besoins des populations. Et là, on va être verrouillés par rapport à ça, on serait là en quelques sortes uniquement pour travailler sur des textes précis qui sont portés par le gouvernement. C'est au final éroder le rôle même, la substance même du travail parlementaire.

Que pensez-vous de cet exercice, qui fait que le président s'exprime devant vous sans que vous ne puissiez lui répondre ni l'interpeller ?

Je ne pense pas qu'il soit décalé, vieillot ou hors sol. Je pense que c'est au contraire de la part du président de la République une volonté d'affirmer un pouvoir présidentiel extrêmement fort, en quelque sorte. Il vient dicter sa feuille de route aux parlementaires. C'est la raison pour laquelle nous avons hésité avant de participer à ce Congrès. Nous avons quand même pris la décision de le faire pour porter une parole qui consistera à démonter le discours du président de la République et aussi montrera à quel point sa première année de pouvoir est une entreprise de démolition, notamment de notre socle social. On a pensé qu'il était préférable de porter la parole, plutôt que d'être absent. C'est vrai que l'an dernier, de façon très symbolique, nous n'avions pas participé à ce rassemblement qui est organisé à Versailles par le président de la République, mais on a fait ce choix-là cette année. Quant au déjeuner, auquel nous serons absents, c'est tout simplement que nous avons, à l'heure du déjeuner, notre serment du Jeu de Paume renouvelé. Mais pour nous ça n'a pas une dimension extrême de ne pas participer à ce déjeuner. D'ailleurs moi je n'ai absolument pas communiqué sur mon absence à ce déjeuner.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.