Centrisme, mariage pour tous, colonisation... Trois fois où Christiane Taubira a taclé Emmanuel Macron
L'ancienne ministre de la Justice fait actuellement la promotion son nouveau livre "Nous habitons la Terre". Et elle profite de cette visibilité médiatique pour taper sur le candidat d'En marche !.
Remontée, Christiane Taubira. L'ancienne ministre de la Justice, qui soutient désormais Benoît Hamon, ne perd pas une occasion de tacler le candidat d'En marche ! à la présidentielle, Emmanuel Macron. L'ex-garde des Sceaux fait actuellement le tour des médias pour parler de son nouveau livre, Nous habitons la Terre (éd.Philippe Rey). Et elle en profite pour multiplier les volées de bois vert contre les propos de son ancien collègue au gouvernement. En voici trois exemples.
Sur la colonisation
En visite à Alger, Emmanuel Macron a déclaré lors d'une interview télévisée, mi-février : "La colonisation fait partie de l'histoire française. C'est un crime, c'est un crime contre l'humanité, c'est une vraie barbarie et ça fait partie de ce passé que nous devons regarder en face en présentant aussi nos excuses à l'égard de celles et ceux envers lesquels nous avons commis ces gestes."
Que pense Christiane Taubira, qui fut à l'origine de la loi du 21 mai 2001 tendant à la reconnaissance de la traite et de l'esclavage en tant que crime contre l'humanité, de ces propos ? Dans une interview au journal Le Monde, publiée mercredi 22 février, l'ancienne députée de Guyane se montre suspicieuse. "Il y a une réalité de la colonisation, qui n’a rien à voir avec le 'partage des cultures' vanté par François Fillon. Cela a à voir avec des crimes, des massacres, des millions de morts, du travail forcé… Mais je suis mal à l’aise avec les calculs électoraux sur des sujets aussi lourds."
Sur le mariage pour tous
Mais c'est surtout la petite phrase d'Emmanuel Macron sur les opposants au mariage pour tous "humiliés" par l'exécutif qui a fait réagir l'ancienne ministre de la Justice. "Qui a été humilié ? répond-elle vertement, toujours dans les colonnes du Monde. Celle qu’on traitait de guenon tous les matins ? Celle qui recevait des menaces de mort ?"
Elle l'avait déjà martelé lundi soir dans l'émission "Stupéfiant", sur France 2 : "On ne peut pas trouver un seul mot de ma part qui ait été un mot de mépris, qui ait pu être un mot de rejet. J'ai défendu, j'ai protégé, j'ai expliqué. Et pourtant j'ai reçu à longueur de temps du 'macaque, casse-toi, dégage, fous le camp chez toi, espèce de guenon, la banane, c'est pour la guenon, retourne dans ton arbre'." "Qui a été humilié ?" demande-t-elle, en évoquant aussi les insultes visant les couples homosexuels et leurs enfants.
Et Christiane Taubira d'enfoncer le clou sur France 5 mercredi 23 février. "Je ne comprends pas le discours d'Emmannuel Macron, je ne l'entends pas, je le trouve choquant, parce que les agressions, elles l'ont été sur les personnes homosexuelles, elles l'ont été sur les enfants des familles monoparentales. Des agressions physiques, des agressions verbales", assène Christiane Taubira.
Sur le positionnement politique de Macron
Troisième reproche fait à l'ancien secrétaire général adjoint de l'Elysée : le flou qu'il entretient sur son positionnement politique. Dans Le Monde, Christiane Taubira estime qu'Emmanuel Macron avance masqué : "Il y a un jeu qui consiste à dire : 'Je ne suis ni de droite, ni de gauche parce qu’il faut réconcilier tout le monde.' Cela n’a aucun sens."
Si on prétend faire de la politique, on doit dire aux citoyens, à visage découvert, comment on pense la société.
Christiane Taubiradans "Le Monde"
Alors qu'on lui demandait à nouveau si Emmanuel Macron, auquel le centriste François Bayrou vient de se rallier, était ou non de gauche, Christiane Taubira a répété mercredi soir sur France 3 à l'intention du candidat d'En marche ! : "Il faut être clair."
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