Cet article date de plus de six ans.

Vacances parlementaires : "Le sentiment d'avoir bien travaillé" mais le gouvernement doit mieux établir ses "priorités"

La pause estivale a sonné pour les parlementaires comme pour le gouvernement, avant une rentrée prévue le 22 août prochain. Le président de l'Assemblée nationale, François de Rugy, confie à franceinfo partir avec le sentiment du "devoir accompli".

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 4min
Le président de l'Assemblée nationale, François de Rugy, invité sur franceinfo, le 3 août 2018. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

Il a tenu "fermement" la barre alors que le navire "tanguait" en pleine "tempête" Benalla. Alors que la pause estivale a sonné pour les parlementaires comme pour le gouvernement, le président de l'Assemblée nationale, François de Rugy, confie à franceinfo vendredi 3 août avoir "le sentiment [...] du devoir accompli".

Pour la rentrée prochaine, prévue au 22 août, François de Rugy souhaite cependant une meilleure organisation : l'année 2017-2018 a "battu des records en nombre de séances et en nombre d'amendements, plus de 25 000 examinés". Il appelle le gouvernement à établir "des priorités".

franceinfo : La session parlementaire est terminée. C'est une forme de soulagement pour vous ?

François de Rugy : Ce n'est pas une question de soulagement, c'est plutôt le sentiment d'avoir bien travaillé et du devoir accompli car les dernières semaines ont été particulières. SI on peut parler de session extraordinaire, c'est bien cette année. Au mois de juillet, nous étions partis pour examiner la réforme de la Constitution, qui est, en soi, un gros sujet. Nous avions prévu d'y consacrer deux semaines, peut-être même un peu plus, et cela a été percuté par l'actualité.

Percuté par l'affaire Benalla, qui a entraîné le report de l'examen de cette réforme ?

Oui, j'en tire d'ailleurs la leçon que le débat politique a eu lieu, à ce moment-là, à l'Assemblée nationale (…) avec les avantages et les inconvénients de cette focalisation sur l'Assemblée. Par ailleurs, l'Assemblée nationale a fait face. Et moi, en tant que président de l'Assemblée, j'ai été un peu le capitaine qui devait tenir la barre et la tenir fermement alors que ça tanguait, alors qu'il y avait une forme de tempête. Et à ce moment-là, nous étions prêts à agir et à réagir avec la création de cette commission d'enquête parlementaire en moins de 24 heures, ce qui est du jamais-vu dans l'histoire de notre République.

Mais cette affaire n'a-t-elle pas montré le manque d'expérience politique de la majorité et de l'exécutif ?

Je crois au contraire, avec le recul, que cela a été formateur. C'est vrai que pour une majorité composée essentiellement de nouvelles et de nouveaux députés, ce n'était pas facile d'aborder une période comme celle-là. Et en même temps, je leur ai dit que c'était aussi cela la politique, c'est faire face aux problèmes, y compris à ceux qu'on n'avait pas prévus, qui nous tombent dessus. On y fait face, on trouve un moyen d'en sortir, et c'est ce que nous avons fait.

Le rythme de travail a parfois été critiqué pendant cette session par les députés et leurs collaborateurs : horaires tardifs, travail le dimanche… Pouvez-vous vous permettre de lever le pied à la rentrée ?

C'est une question d'organisation, ce n'est pas tellement une question de nombre de textes, même si parfois il y a une petite tendance à l'inflation. Mais quand vous regardez dans le temps, l'année 2017-2018 ne bat pas des records en nombre de textes. En revanche, elle bat des records en nombre de séances, en nombre d'amendements, plus de 25 000 amendements examinés, plus de 3 000 adoptés. Là, il y a une forme de dérive, et ça c'est une question d'organisation. L'organisation, elle tient aux choix du gouvernement. Il faut faire des priorités, on ne peut pas vouloir inscrire beaucoup de textes en même temps (…) Et puis il y a aussi la responsabilité des députés : si on multiplie les amendements (3 000 amendements rien que sur le texte sur le logement), là, il y a un problème. C'est pour cela que la réforme institutionnelle est nécessaire aussi.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.