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Procès d'Alexandre Benalla : "Il doit rendre des comptes sur des fautes qui ont émergé à l'occasion de la commission d'enquête", estime une sénatrice PS

L'ancien chargé de mission de l'Elysée est jugé pour avoir brutalisé un couple en se faisant passer pour un policier lors d'une manifestation, le 1er mai 2018 à Paris, et pour l'utilisation de passeports diplomatiques après son licenciement de l'Elysée.

Article rédigé par franceinfo
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L'ancien chef de mission de l'Elysée Alexandre Benalla à son arrivée à son procès au tribunal de Paris, le 13 septembre 2021. (THOMAS COEX / AFP)

"C'est une séquence judiciaire personnelle pour lui. Il doit rendre des comptes sur un certain nombre de fautes qui ont émergé y compris à l'occasion de la commission d'enquête", a réagi lundi 13 septembre sur franceinfo Marie-Pierre de La Gontrie, sénatrice PS de Paris, ex-membre de la commission d’enquête parlementaire sur "l’affaire Benalla", alors que le procès de ce dernier s'est ouvert devant le tribunal correctionnel de Paris.

L'ex-collaborateur de l'Elysée comparaît pour avoir brutalisé un couple le 1er mai 2018 lors d'une manifestation en se faisant passer pour un policier. Mais aussi parce qu'il a utilisé des passeports diplomatiques après son limogeage de l'Élysée et enfin pour port d'armes illégal. Concernant la commission d'enquête, "nous sommes allés au bout de ce que nous pouvions faire. Nous avons achevé notre travail".

"C'est une sorte de point final, le procès."

Marie-Pierre de La Gontrie

à franceinfo

franceinfo : Le procès d'Alexandre Benalla va durer trois semaines. Vos travaux ont-ils servi à la justice ?

Marie-Pierre de La Gontrie : Nous avons mis au jour comment ce garçon, aussi malin soit-il, avait pu se faufiler dans les allées du pouvoir et faire un peu ce qu'il voulait sans aucune limite. C'est là que se trouvait le dysfonctionnement de l'État. Avec ce procès, aujourd'hui la séquence est différente. C'est une séquence judiciaire personnelle pour lui. Il doit rendre des comptes sur un certain nombre de fautes qui ont émergé, y compris à l'occasion de la commission d'enquête. Par exemple la question des passeports diplomatiques, le ministre des Affaires étrangères et le directeur de cabinet du président de la République ont quasiment découvert la situation. Il doit rendre des comptes devant la justice pour un grand nombre d'infractions et d'autres sont en cours d'instruction.

"Nous n'avons jamais réussi à identifier clairement si Alexandre Benalla était oui ou non chargé de la sécurité du président alors que ce n'était ni sa formation ni sa fonction."

Marie-Pierre de La Gontrie

à franceinfo

Pensez-vous être allée au bout de ce dossier lors de la commission d'enquête parlementaire ?

Nous sommes allés au bout de ce que nous pouvions faire. Nous avons achevé notre travail. Ce qui serait intéressant c'est de savoir si les préconisations qui avaient été faites à l'époque ont été suivies. Cette affaire a éclairé quelque chose de préoccupant notamment la façon dont la sécurité du président de la République était assurée. Notre sujet n'est pas la responsabilité pénale de tel ou tel.

Emmanuel Macron a une responsabilité dans cette affaire ?

Emmanuel Macron ne sait pas mettre un terme à une situation difficile. C'est quelqu'un qui s'entoure mal et quand il le constate ne prend pas les décisions qui s'imposent. Il eût fallu prendre les mesures qu'il fallait comme par exemple licencier Alexandre Benalla tout de suite au lieu d'essayer de le couvrir. Il y a eu une incapacité d'apprécier la situation avec la volonté de la minorer. Certains à l'Elysée étaient inadaptés pour faire face à cette situation.

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