"Il manifeste un grand calme, une grande sérénité" : Fabrice Lhomme raconte son interview avec Alexandre Benalla
La journaliste du "Monde" Fabrice Lhomme a pu interroger l'ex-chargé de mission de l'Élysée, Alexandre Benalla. Il a expliqué que cet entretien s'était passé "en toute indépendance".
"L’affaire pourrait se poursuivre et viser le pouvoir, mais il pense que son rôle pourrait être atténué", a expliqué jeudi 26 juillet à franceinfo, le journaliste du Monde, Fabrice Lhomme. Pour le coauteur de la première interview d’Alexandre Benalla, ce dernier "manifeste un grand calme, une grande sérénité. C’est lié à son caractère", ajoute le grand reporter. Fabrice Lhomme indique aussi que des SMS confirment que c’est "bien la préfecture de police qui est à l’initiative", de sa participation à la manifestation du 1er mai dernier en tant qu’observateur.
franceinfo : Comment avez-vous trouvé Monsieur Benalla lors de la réalisation de cette interview ?
Fabrice Lhomme : Il manifeste un grand calme, une grande sérénité. C’est lié à son caractère, je pense. Il paraît assez costaud, solide. Par ailleurs, il semble avoir confiance dans le fait que l’affaire peut se retourner le concernant. L’affaire pourrait se poursuivre et viser le pouvoir, mais il pense que son rôle pourrait être atténué. Le contraste est saisissant entre ce qu’on voit sur les vidéos et tout qu’on a pu lire ou savoir sur lui. Après, c’est un garde du corps. Il fait partie des gens qui peuvent recourir à la force physique régulièrement, sinon il ferait un autre métier. D’ailleurs, il ne le cache pas. Il nous dit : "Quand je vois quelque chose qui ne va pas, j’interviens." Est-ce que c‘est un jeu auquel il joue ? Je pense que pour s’exprimer correctement, on ne peut pas faire semblant. Après, évidemment, il essaie de se donner la meilleure image possible pour essayer de rééquilibrer sa réputation abîmée.
Au début de l’interview, vous indiquez que Michèle Marchand, une figure de la presse people proche du couple Macron, était présente.
Elle n’était pas présente lors de l’interview. Cela aurait posé un problème, car on voulait la faire sans témoin. Ensuite, il y a eu un rendez-vous de pris pour faire une photo. Ce n’était pas prévu au départ, mais il a accepté. Le photographe nous a rapporté qu’il avait croisé Michèle Marchand qui sortait de la pièce où se trouvait Monsieur Benalla. Madame Marchand est une proche du couple Macron. Est-ce que ça peut suggérer qu’il est pris en main par l’Élysée ? Je n’en sais rien, peut-être. Le plus important, c’est que nous avons exigé que cet entretien soit fait en toute indépendance et qu’il ne soit pas relu. C’est ce qui s’est passé.
Dans cette interview, il affirme qu’on lui a proposé d’être un observateur le 1er mai dernier.
On a des informations qui confirment la version de Monsieur Benalla. On publie aussi, ce jeudi, des échanges SMS entre Monsieur Benalla et Monsieur Simonin, chef d'état-major à la préfecture. On voit que c’est Monsieur Simonin qui vient vers Alexandre Benalla et lui dit : "Je te propose de participer à la manifestation, donne-moi tes mensurations pour les équipements", etc. C’est donc bien la préfecture de police qui est à l’initiative et qui propose du début à la fin.
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