Devant les enquêteurs, Alexandre Benalla contredit l’Elysee, selon plusieurs médias
Selon les extraits de procès-verbaux de garde à vue que publient plusieurs médias jeudi, l'ancien chargé de mission assure avoir prévenu l'Elysée de sa présence sur les vidéos dès le soir du 1er mai. Ce n'est pas ce que dit, de son côté, la présidence de la République.
Quand Alexandre Benalla a-t-il prévenu l'Elysée de l'existence d'une vidéo montrant une scène violente filmée place de la Contrescarpe à Paris, le 1er mai ? Sur ce point, les deux parties ne disent pas la même chose. C'est ce qui ressort des extraits de procès-verbaux de garde à vue que publient Le Monde et Le Parisien, jeudi 2 août.
Face aux enquêteurs de la police judiciaire le 20 juillet, l'ancien chargé de mission de la présidence de la République a assuré avoir alerté sa hiérarchie dès le soir même. "J’ai (…) envoyé un message à Alexis Kohler sous forme de télégramme via mon téléphone et l’application du même nom, explique aux policiers qui l'interrogent l'homme de 26 ans. J’ai indiqué à l’occasion de ce message que j’avais participé en tant qu’observateur au service d’ordre de la manifestation du jour et que malheureusement, une vidéo tournait sur les réseaux sociaux d’une scène sur laquelle j’apparais et sur laquelle je suis identifiable. Je précise que, sortie de son contexte, cette scène peut paraître violente."
Une preuve... introuvable
Ce n'est pourtant pas ce qu'a expliqué Alexis Kohler, six jours plus tard, devant la commission d’enquête du Sénat. Le secrétaire général de l’Elysée a affirmé qu’il n’avait été informé du "problème" que "le lendemain, le 2 mai dans la matinée, par le conseiller en charge notamment des réseaux sociaux et le directeur de cabinet". Une version confirmée par le directeur de cabinet de l’Elysée, Patrick Strzoda, devant les sénateurs. Selon lui, c’est "une collaboratrice du service communication" qui lui a appris qu'Alexandre Benalla apparaissait sur des images circulant "sur les réseaux sociaux".
Alexandre Benalla semble pourtant sûr de lui. Réinterrogé le 21 juillet, toujours sous le régime de la garde à vue, il dit à nouveau avoir avisé Alexis Kohler "le soir même", selon les extraits de procès-verbaux publiés par Le Monde et Le Parisien. Il assure même en avoir la preuve... tout en précisant ne pas être en mesure de la fournir. "J’ai adressé ce message avec un appareil téléphonique que j’avais et que je n’ai plus ; cet appareil, je l’ai perdu mais j’ai conservé les données de cet appareil sur une clé USB que je compte communiquer mais pour l’instant, je ne souhaite pas dire où elle se trouve."
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