Affaire Benalla : "Un sentiment de toute puissance ruisselle sur l’entourage du président", estime le député François Ruffin
L'élu de la France Insoumise était l'invité de franceinfo vendredi.
Alors que la commission d'enquête sur l'affaire Benalla poursuit ses auditions à l'Assemblée, sans les députés de l'opposition, le député de la France insoumise Francois Ruffin a estimé vendredi 27 juillet sur franceinfo, qu'"un sentiment de toute-puissance ruisselle sur l’entourage du président". "Comme c’est un proche du président de la République, il a été couvert pour lui permettre d’échapper à la justice. C’est l’évidence, on ne peut pas garder à l’Élysée quelqu’un qui tape sur un homme à terre", s’est indigné l'élu.
Son erreur, ça a été de faire passer des liens claniques, des liens de la proximité, au-dessus de la justice. Mon objectif, c’est de ramener Jupiter sur terre
François Ruffinà franceinfo
Le député LFI de la Somme estime que "ça indique quelque chose sur la psychologie en place dans le régime macroniste. Vous savez, il y a la théorie du ruissellement en matière de richesse que nous applique le président de la République avec la suppression de l’ISF. Il y a là, pour moi, une théorie du ruissellement du sentiment de toute-puissance. (...) Un sentiment de toute-puissance qui ruisselle sur l’entourage du président."
Le président de la République gagnerait à en rabattre un peu
François Ruffinà franceinfo
Emmanuel Macron "aurait fait amende honorable, dit ‘on s’est planté sur la sanction, on aurait dû le virer plus rapidement’, peut-être que ça aurait été de bon augure pour la suite du quinquennat. Un peu moins de ‘bravachitude’, pour parodier Ségolène Royal", a conclu François Ruffin.
Nouvelle motion de censure
Après celle des Républicains, le Parti socialiste a annoncé qu'il souhaitait déposer une motion de censure à gauche. "Je la voterai", a indiqué François Ruffin. "Ça fait un lieu d’interpellation et je pense que c’est l’une des fonctions de l’Assemblée nationale. Le véritable chef du gouvernement, il est à l’Élysée Ça s’est structurel. Ce n’est pas Macron, c’est la Ve République."
Le député LFI a également dénoncé l'organisation de la Commission d'enquête à l'Assemblée nationale. "Comment ça se fait que le Sénat peut entendre Alexis Kohler [secrétaire général de l’Élysée] et pas l’Assemblée nationale ? Tous simplement parce qu’au Sénat, ce n’est pas En Marche ! qui a la majorité alors qu'il dirige l’Assemblée", a ajouté François Ruffin.
Nous, nous sommes parlementaires, nous sommes élus pour faire notre travail de parlementaires, on ne doit pas se comporter comme des carpettes
François Ruffinà franceinfo
Le député Insoumis dénonce une "société de cour", auprès d'Emmanuel Macron. "Où a été entendu le président de la République ? Il s’est exprimé devant ses députés à la maison de l’Amérique latine. (...) ça pue la société de cour. Vous voyez cette scène avec le président entouré de sa cour, ça applaudit. J’acte qu’il y a une toute puissance de l’exécutif. Même du point de vue de la majorité, ce n’est pas un service à rendre au président de la République que de transformer l’Élysée en société de cour", a affirmé le député insoumis.
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