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Affaire Benalla : le parquet national financier annonce l'ouverture d'une enquête sur un contrat signé avec un oligarque russe

Ce contrat est mentionné par Alexandre Benalla et Vincent Crase dans les enregistrements révélés par Mediapart.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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L'ancien chargé de mission de l'Elysée Alexandre Benalla, le 11 septembre 2018 à Paris. (SIPA)

Nouveau front judiciaire pour Alexandre Benalla. Une enquête a été ouverte sur le contrat signé entre la société de Vincent Crase, un proche de l'ancien collaborateur d'Emmanuel Macron, avec l'oligarque russe Iskander Makhmudov, a annoncé jeudi 7 février le Parquet national financier à l'AFP. Ce contrat est mentionné par Alexandre Benalla dans les enregistrements révélés par Mediapart

Selon Mediapart, cette enquête a été ouverte pour "corruption". La signature de ce contrat de sécurité est problématique car elle a été faite au mois de juin, alors qu'Alexandre Benalla travaillait encore à l’Elysée. Un fait qui pose plusieurs questions : l'ancien garde du corps aurait-il pu monnayer sa position auprès du président de la République ? Aurait-il confié des secrets d'Etat à son client ? Iskander Makhmudov est un proche du président russe, Vladimir Poutine. Le PNF a refusé de confirmer le chef de l'enquête.

Un contrat de protection de biens immobiliers en France

Le contrat en question a été signé entre Mars, la société de Vincent Crase, et l'oligarque russe Iskander Makhmoudov, selon Mediapart qui en avait révélé l'existence le 17 décembre. Le site avait alors affirmé que Makhmoudov avait rémunéré Crase 294 000 euros le 28 juin 2018. Le contrat avait été sous-traité à la société Velours, ancien employeur de Benalla. Il "prévoyait la protection des biens immobiliers en France de l'homme d'affaires, et de sa famille à Monaco", précise jeudi le journal en ligne.

Le 21 janvier, Vincent Crase, ex-employé de LREM et ex-gendarme réserviste en fonction à la présidence de la République, avait affirmé devant le Sénat avoir travaillé pour cet oligarque russe une fois parti de l'Elysée, et sans l'aide d'Alexandre Benalla, mis en examen comme lui pour des violences sur des manifestants le 1er mai 2018.

Mais selon Mediapart, les discussions autour du contrat ont commencé "dès l'hiver 2017" et "se sont accélérées en juin" 2018. "L'ex-collaborateur du chef de l'État a rencontré à plusieurs reprises le représentant de l'oligarque en France, l'homme d'affaires Jean-Louis Haguenauer", écrit le site. Auditionné au Sénat, Alexandre Benalla avait nié avoir participé à la négociation et à la conclusion de ce fameux contrat. "La dissimulation par Benalla de son implication laisse aussi planer le soupçon", explique à l'AFP Fabrice Arfi, co-responsable des enquêtes de Mediapart.

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