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Comment Emmanuel Macron s'organise pour gérer la crise autour de l'affaire Benalla

Le chef de l'Etat n'a pas encore réagi publiquement à l'affaire qui secoue le palais de l'Elysée.

Article rédigé par franceinfo
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Le président de la République, Emmanuel Macron, le 28 mai 2018 au palais de l'Elysée. (LUDOVIC MARIN / AFP)

Un silence en pleine tempête. Cinq jours après le début de l'affaire Benalla, Emmanuel Macron n'a toujours pas pris la parole pour évoquer la situation de son chargé de mission, mis en examen dimanche 22 juillet notamment pour "violences en réunion".

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En coulisses, pourtant, l'Elysée s'active pour tenter de déminer le plus grand scandale depuis le début du quinquennat. Franceinfo vous explique comment le président de la République s'organise face à la crise.

1En réunissant ses proches

Le week-end a été chargé en réunions pour Emmanuel Macron. Le président de la République a reçu samedi midi à l'Elysée la ministre de la Justice, Nicole Belloubet, et le ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb, pour un déjeuner en lien avec l'affaire Benalla, a appris franceinfo de source proche du dossier.

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Les consultations ont repris le lendemain après-midi. Gérard Collomb, entendu lundi par la commission d'enquête de l'Assemblée nationale, était présent, tout comme le Premier ministre, Edouard Philippe, le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, et le secrétaire d'Etat chargé des relations avec le Parlement, Christophe Castaner, selon les informations de franceinfo. Le Parisien affirme, lundi matin, que le porte-parole de l'Elysée, Bruno Roger-Petit, dont l'intervention au lendemain des révélations du Monde a été critiquée, était également présent. 

2En définissant les éléments de langage de la majorité

Selon une source proche du président de la République, Emmanuel Macron a demandé, dimanche, au Premier ministre "d'agir afin que l'action du gouvernement, utile au pays, ne soit pas entravée". Emmanuel Macron a notamment évoqué "une obstruction de l'opposition et des manipulations" à propos de l'arrêt de l'examen de la révision constitutionnelle à l'Assemblée nationale, dimanche. Le chef de l'Etat a également insisté sur le fait qu'il accordait une "pleine et entière confiance à l'enquête" visant son ancien chargé de mission.

Ces propos ont été largement repris par les représentants de la majorité lors des émissions de radio matinales, lundi. Invitée d'Europe 1, la porte-parole du groupe La République en marche (LREM) à l'Assemblée nationale, Aurore Bergé, a ainsi fustigé l'attitude de l'opposition, qui "se sert de ce sujet pour refuser une réforme institutionnelle majeure".

Même son de cloche du côté de Benjamin Griveaux. Invité de RTL, le porte-parole du gouvernement a rappelé l'existence d'enquêtes judiciaires et internes à la police concernant Alexandre Benalla, avant de, lui aussi, dénoncer l'arrêt des travaux au sujet de la révision constitutionnelle.

Tout le monde parle de scandale d'Etat, mais le vrai scandale d'Etat se déroule depuis plusieurs jours à l'Assemblée nationale !

Benjamin Grivaux, porte-parole du gouvernement

à RTL

3En laissant planer le doute sur une prise de parole

Adepte d'une pratique verticale du pouvoir et une raréfaction de la parole présidentielle, Emmanuel Macron ne s'est pas encore prononcé sur l'affaire qui secoue son propre cabinet. Interrogé par franceinfo à l'issue des réunions organisées dimanche, un proche d'Emmanuel Macron a indiqué à franceinfo que le chef de l'Etat s'exprimerait "quand il le jugera utile"

"Un tel exercice est un fusil à un coup, il ne faut donc pas se rater", analyse un conseiller ministériel dans les colonnes du Parisien. Selon lui, "l'enchaînement des évènements reste trop mouvant pour que [la] parole [du président] soit décisive". Interrogé par franceinfo, le président du groupe MoDem à l'Assemblée nationale, Marc Fesnau, a estimé qu'une prise de parole présidentielle sur le sujet lui serait reprochée, tout en laissant entendre qu'elle pourrait intervenir.

S'il s'exprimait, on dirait qu'il vient interférer ou faire pression, vu l'ambiance. En même temps, sans doute, à un moment ou un autre, il aura une expression.

Marc Fesneau, président du groupe MoDem

à franceinfo

4En laissant entendre que des têtes pourraient tomber

Au-delà du licenciement d'Alexandre Benalla et de la mise à pied des autres protagonistes de l'affaire, Emmanuel Macron pourrait-il sanctionner des membres de son entourage pour tenter de reprendre la main ? Possible. Selon Le Parisien, le chef de l'Etat a laissé entendre, dimanche, qu'il pourrait "frapper" au sein de son cabinet ou du gouvernement. Parmi les cibles souvent évoquées se trouveraient son directeur de cabinet, Patrick Strzoda, et le ministre de l'Intérieur, tous deux critiqués pour ne pas avoir signalé à la justice les agissements d'Alexandre Benalla lorsqu'ils en ont été informés.

5En enclenchant une réforme du fonctionnement de l'Elysée

Interrogé par franceinfo, un proche d'Emmanuel Macron a indiqué que le président avait demandé, ce week-end, "au secrétaire général de l'Elysée de rapidement réorganiser l'ensemble des services de l'Elysée pour éviter de futurs dysfonctionnements". Selon lui, le secrétaire général "procédera à un audit et fera des propositions dès la rentrée".

Interrogé lundi devant l'Assemblée nationale, Gérard Collomb a confirmé qu'une réforme du groupe de sécurité de la présidence de la République (GSPR) était à l'étude. Tout en démentant les informations de BFMTV selon lesquelles Alexandre Benalla aurait été pressenti avant que le scandale n'éclate pour prendre la tête d'un tel service une fois rénové.

Affaire Benalla : Gérard Collomb évoque une réforme du GSPR
Affaire Benalla : Gérard Collomb évoque une réforme du GSPR Affaire Benalla : Gérard Collomb évoque une réforme du GSPR

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