Affaire Benalla : ce qu'il faut retenir de l'audition de Christophe Castaner devant le Sénat
Dans le cadre de l'affaire Benalla, Christophe Castaner a été entendu par la commission d'enquête du Sénat, mardi matin.
Les auditions se poursuivent devant la commission des lois du Sénat. Mardi 31 juillet, c'était au tour de Christophe Castaner de s'exprimer sur l'affaire Alexandre Benalla. Pendant environ une heure et demie, le délégué général de La République en marche a répondu aux questions des sénateurs, quelques heures avant que le gouvernement ne soit confronté à deux motions de censure à l'Assemblée nationale.
Christophe Castaner était au courant des faits depuis le 2 mai
Christophe Castaner a d'abord rappelé qu'il avait été mis au courant dès le 2 mai des faits survenus la veille place de la Contrescarpe, à Paris, et de l'existence d'une vidéo impliquant Alexandre Benalla, chargé de mission à l'Elysée, et Vincent Crase, employé de LREM. "Plusieurs salariés [de LREM] l'ont vue" et ont été "stupéfaits de reconnaître un de leurs collègues" et Alexandre Benalla, a raconté le secrétaire d'Etat. Il a expliqué avoir rencontré Vincent Crase le 2 mai vers 18h15 pour évoquer ces images et obtenir des explications.
Interrogé sur la vidéo remise illégalement par la police à Alexandre Benalla, Christophe Castaner a en revanche expliqué n'avoir "connaissance d'aucun membre de La République en marche" qui aurait relayé cette vidéo. Et si le vice-président de la commission, Jean-Pierre Sueur, a rappelé que des comptes Twitter proches de LREM qui avaient diffusé la bande l'ont tous retirée de manière simultanée quelques heures plus tard, Christophe Castaner s'est dit "convaincu qu'aucune instruction n'a été donnée" de la part des cadres du parti pour retirer cette vidéo.
Il justifie la sanction à l'encontre de Vincent Crase et annonce son licenciement
Lors de la rencontre entre Christophe Castaner et Vincent Crase, le 2 mai, l'employé de LREM lui aurait affirmé avoir agi en tant que "gendarme réserviste" et avoir été présent à la demande d'Alexandre Benalla. Questionné à plusieurs reprises sur le fait qu'il n'ait pas jugé utile d'informer la justice des actes commis par Vincent Crase place de la Contrescarpe, Christophe Castaner a confirmé : "Il ne m'est pas apparu nécessaire d'évaluer la proportionnalité de l'intervention de quelqu'un qui me disait être intervenu comme gendarme réserviste."
Personne ne s'est dit qu'il y avait un problème de violence policière. Il fallait neutraliser quelqu'un qui avait un comportement particulièrement agressif.
Christophe Castanerlors de son audition
Concernant la sanction prise à l'encontre de Vincent Crase, Christophe Castaner a expliqué être entré en contact avec le directeur de cabinet de la présidence de la République pour adopter un "parallélisme des formes". Vincent Crase a donc été suspendu du 4 au 18 mai, et, comme pour Alexandre Benalla, "il n'y avait pas de suspension de salaire", a précisé le délégué général de LREM.
En direct, Christophe Castaner a ensuite annoncé le licenciement de Vincent Crase, estimant que "les récents événements ont mis en lumière des faits nouveaux" et soulignant que les actes du 1er mai étaient "susceptibles de porter le discrédit sur [La République en marche]". Christophe Castaner a précisé avoir un entretien prévu avec Vincent Crase, à ce propos, dans la journée.
Il dément les informations de "Libération" et précise les fonctions de Vincent Crase à LREM
Christophe Castaner a par ailleurs clarifié le rôle joué par Vincent Crase au sein de La République en marche, en tant qu'"un des agents en charge de l'accueil et de la sécurité au siège de LREM" et en tant que "responsable adjoint sûreté et sécurité". Le délégué général du parti a précisé que Vincent Crase avait obtenu son premier poste au sein de l'association LREM en novembre 2016 et avait été embauché en juillet 2017 en contrat à durée indéterminée.
Sur les missions de ce salarié, Christophe Castaner a fermement démenti une affirmation d'un proche de Vincent Crase cité par Libération, qui affirme que ce dernier a accompagné sur plusieurs déplacements le patron de LREM "avec son arme à la ceinture".
Jamais monsieur Crase ne m'a accompagné dans mes déplacements, et encore moins armé. Ce qui est écrit dans le journal 'Libération' est un mensonge.
Christophe Castanerlors de son audition
"Je suis en train de revoir l'organisation de la sécurité de La République en marche pour plus de transparence", a encore assuré Christophe Castaner, annonçant avoir fait appel à une entreprise extérieure pour un audit sur cette question. Quant à Alexandre Benalla lui-même, Christophe Castaner s'est dit "surpris" par ce qui a pu lui être "rapporté" sur le comportement du chargé de mission, expliquant n'avoir jamais été témoin d'abus de pouvoir de sa part.
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