A Cherbourg, François Hollande, "jamais parti de la vie politique", critique Emmanuel Macron sans le nommer
L'ancien chef de l'Etat, sans citer son successeur, a critiqué "la mise en cause des services publics" ou encore "la diminution des droits sociaux", lors d'un discours à Cherbourg (Manche), vendredi.
Il n'est, confie-t-il, "jamais sorti (...), jamais parti de la vie politique". Dans un discours à Cherbourg (Manche), vendredi 31 août, François Hollande a critiqué sans le nommer son successeur à l'Elysée, Emmanuel Macron, à travers un plaidoyer pour la social-démocratie.
Le "libéralisme entretient le populisme, l'amplifie, le sert", a estimé l'ancien président de la République. Ce dernier s'affichait publiquement, pour la première fois depuis son départ de l'Elysée, au côté de son dernier Premier ministre, Bernard Cazeneuve.
Visant sans le citer l'actuel chef de l'Etat, François Hollande a notamment évoqué "la mise en cause des services publics et des fonctionnaires", ou encore "la diminution des droits sociaux, au nom du travail, avec des retraités qui sont maintenant montrés du doigt".
La première des leçons, c'est qu'il faut avoir des idées, des convictions pour mener la direction du pays, on peut pas être simplement dans la gestion et dans l'accumulation de réformes soi-disant indispensables (...) Une réforme n'est pas une conviction.
François Hollandelors d'un discours à Cherbourg
L'ancien président s'est également exprimé sur le prélèvement à la source, alors que l'exécutif a récemment émis des doutes sur l'entrée en vigueur de cette réforme. "Je ne veux pas compliquer la tâche de ceux qui hésitent (...). Mais cette réforme, elle était prête", a lancé François Hollande. "Les fonctionnaires du ministère ont fait tout le travail. Après, c'est un problème de choix politique."
"J'entends parler de retour"
L'ex-chef de l'Etat est également revenu, à l'occasion de ce discours, sur son éventuel retour en politique. "J'entends parler de retour, certains avec sincérité (...), d'autres avec effroi (...), d'autres encore avec gourmandise. Je veux les rassurer : je ne suis jamais sorti, si ce n'est de l'Elysée (...), je ne suis jamais parti de la vie politique", a-t-il lancé.
"L'avenir de mon pays et la vie des Français sont des préoccupations légitimes de tout ancien président", a expliqué François Hollande, tout en s'assignant le rôle de "transmettre, faire que l'expérience acquise et la sagesse (...) puissent servir aux plus intrépides dans les générations qui viennent".
Face au populisme et au nationalisme "de nouveau au travail", l'ancien président a vivement défendu la social-démocratie : "Qu'est-ce qu'il y a entre le populisme et le libéralisme ? Il y a le socialisme, la social-démocratie, la gauche de gouvernement (...), la mieux placée pour répondre aux trois enjeux essentiels de la planète et du pays", a-t-il soutenu, évoquant la révolution technologique, le creusement des inégalités et le réchauffement climatique.
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