Jean-Vincent Placé n'exclut pas d'entrer au gouvernement contre l'avis d'EELV
Le sénateur écologiste détaille sa position dans une longue interview publiée sur le site de "Libération", à la veille d'un colloque réunissant des parlementaires EELV.
Il est favorable à un retour d'Europe Ecologie-les Verts (EELV) au gouvernement et l'assume sans détour. Le sénateur écologiste Jean-Vincent Placé n'exclut pas d'entrer au gouvernement même sans l'accord de la direction de son parti. C'est ce qu'il explique dans une interview publiée vendredi 3 avril sur Libération.fr (accès abonnés), à la veille d'un colloque réunissant les parlementaires EELV et alors que son parti s'écharpe sur la question.
Interrogé sur l'éventualité de participer à un futur gouvernement de Manuel Valls, le sénateur de l'Essonne assure que "ceux qui souhaitent participer au gouvernement sont majoritaires parmi les parlementaires" écoogistes. "Si les dirigeants d'EELV décident l'inverse de ce que souhaitent nos électeurs et leurs élus, c'est de leur responsabilité. Nous prendrons les nôtres", ajoute-t-il.
"Sur les questions régaliennes, le gouvernement est solide"
Jean-Vincent Placé juge que "face aux enjeux actuels et compte tenu de la morale et l'éthique de responsabilité qui sont les nôtres, ce n'est pas une contrainte qui s'impose". Interrogé sur la position de Cécile Duflot, qui s'oppose à un retour des Verts au gouvernement, il estime que l'ancienne ministre "se recentre sur une posture classique d'écologie autonome". En face, "notre débat se recentre sur la ligne politique et la participation au gouvernement".
Notre débat se recentre sur la ligne politique et la participation au gouvernement
"Aujourd'hui, nous avons besoin d'une fédération de toutes les sensibilités écologistes, allant des communistes progressistes aux centristes humanistes. De Robert Hue à Jean Louis Borloo", explique aussi le chef de file des sénateurs écologistes. "La désunion est mortifère pour la gauche", juge-t-il encore. Pour lui, la solution passe par "des alliances dès le premier tour, a minima dans les régions menacées par le FN. Les urgences écologiques, sociales et démocratiques sont trop importantes pour rester dehors".
"Sur les questions régaliennes, le gouvernement est solide. Sur les questions économiques, la libéralisation de certains pans de l'économie se justifie", estime-t-il encore, en répondant à une question sur les contreparties attendues en échange d'un retour au gouvernement. Jean-Vincent Placé souhaite toutefois que l'on permette "aux collectivités locales d'investir et relancer les plans d'investissements d'avenir dans le développement durable. Quant à la proportionnelle, le débat doit être tranché avant le 1er trimestre 2016".
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