Affaire Bayou : les Verts au travail pour "remettre du fond" et sortir d'une "séquence à la con"
Lors des journées parlementaires des écologistes, vendredi à Strasbourg, les Verts ont tenté tant bien que mal de faire oublier l'affaire Julien Bayou. Accusé de violences psychologiques sur une ex-compagne, ce qu'il nie, il a taxé en retour Sandrine Rousseau de "maccarthysme".
Prétendre que tout est redevenu normal : c'est la méthode Sandrine Rousseau pour désamorcer le malaise. "Je suis très contente d'aller travailler avec mes collègues", glisse-t-elle devant les micros et les caméras, aux journées parlementaires d'EELV. Des collègues – les 23 députés nationaux, 12 sénateurs et 12 députés européens d'EELV réunis à Strasbourg, vendredi 7 octobre – qui tentent une autre technique pour aller de l'avant : parler du sujet sans prononcer les noms des protagonistes, Julien Bayou et Sandrine Rousseau, comme le fait l'eurodéputé Yannick Jadot. "Il faut arrêter le buzz pour le buzz. C'est l'objectif de notre travail de répondre aux préoccupations des Françaises et des Français sur le climat. C'est ça, le devoir des écologistes. Ce n'est pas simplement d'agiter le débat public, d'agiter le débat politique."
Alors pour se montrer actifs. Les Verts n'ont qu'un mot à la bouche : "le travail". Le député du Val-d'Oise Aurélien Taché propose une sortie par le haut : tirer les leçons de ces deux dernières semaines pour peaufiner une stratégie commune contre les violences faites aux femmes. "Marie-Charlotte Garin [députée du Rhône] est en train de travailler sur un projet de charte contre les violences sexistes et sexuelles à l'Assemblée nationale. Je travaille avec d'autres à un règlement intérieur du groupe des écologistes qui permettra d'aborder ces sujets-là. J'aimerais qu'on puisse étendre ça au sein de la Nupes. Il faut remettre du fond là-dedans. Il faut des objets politiques."
"Faut arrêter de donner l'impression qu'on engueule les gens"
"Il faut redonner un cap, une envie, de l'espoir", plaide une membre de la direction d'EELV, gagnée par la morosité. "J'aimerais qu'on ne parle plus de nous. J'ai honte d'aller voir les Français en ce moment, confie-t-elle. Je ne sais pas quel militant a envie d'aller distribuer un tract écolo ou même un tract de la Nupes."
Morose, David Cormand l'est aussi. "Des séquences à la con comme ça, j'en ai connu 10 000, je préférerais qu'il y en ait plus." Mais pour l'eurodéputé, c'est l'heure du tournant pour les écolos, au moment où leur lexique trouve enfin l'écho espéré. Sobriété, transition énergétique. "Tout le monde trouve l'écologie cool. Tout le monde est pour sauver la planète, ne pas buter les poissons et bien traiter les animaux. Sauf qu'on n'est plus là pour dire : attention, l'écologie, c'est important. On nous répond : 'Oui, ça on a compris, l'écologie, c'est important, on vous croit. Maintenant, donnez nous envie de vous mettre au pouvoir'. Faut arrêter de donner l'impression qu'on engueule les gens, qu'on leur en veut, qu'on est chiants et tout ça. Le cran qu'il faut qu'on franchisse, c'est qu'on n'est plus là pour être lanceurs d'alerte."
Une urgence, au moment où deux récents sondages montrent que l'alliance de la gauche sort décrédibilisée des affaires Quatennens et Bayou.
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