Education: Hollande veut recréer 60.000 à 70.000 postes
François Hollande a proposé vendredi, lors d'une conférence de presse à Soissons (Aisne), de recréer en cinq ans tous les postes supprimés dans l'Education nationale depuis 2007, soit 60.000 à 70.000.
Les syndicats d'enseignants et de chefs d'établissement dénoncent les 16.000 suppressions de postes par rapport à l'an dernier, alors les associations de parents d'élèves haussent le ton. Dans ce contexte, le candidat à la primaire socialiste a donc proposé de recréer le nombre de postes supprimés depuis 2007 dans l'Education nationale, soit 66.000.
François Hollande a ajouté que s'il y avait "plus de moyens et plus de croissance, on pourrait peut-être en mettre davantage". "Ce ne sont pas que des postes d'enseignants qu'il faudra créer mais aussi des postes d'encadrants, d'assistantes sociales, de psychologues", et des métiers "liés aux nouvelles technologies", a-t-il dit.
"Je prends un engagement sur cinq ans minimal", a-t-il commenté, en promettant d'arrêter "l'hémorragie que représente la règle du non-renouvellement d'un fonctionnaire sur 2 partant à la retraite". S'agissant du financement, il a relevé que les "suppressions de postes", cela rapportait "250 millions par an". Il a mis en regard le coût de la TVA dans la restauration "3 milliards d'euros", et les exonérations des heures supplémentaires "4,5 milliards d'euros", deux mesures instituées sous la présidence Sarkozy.
Comme le notent certains observateurs, hormis Arnaud Montebourg, les autres candidats à la primaire socialiste, notamment Martine Aubry et Ségolène Royal, le se sont engagés que ur un moratoire des suppressions d'enseignants.
Cette semaine, Jean-Luc Mélenchon, candidat du Front de gauche à la présidentielle, avait évoqué "un plan de recrutement dans l'Education nationale pour rétablir l'ensemble des postes supprimés".
Chatel fustige la proposition de Hollande
Le ministre de l'Education nationale, Luc Chatel, a jugé "irresponsables" et "irréalistes" les déclarations du candidat à la primaire socialiste. "Irresponsables, parce qu'au moment où tous les pays du monde sont engagés dans la maîtrise de leurs dépenses publiques et dans la baisse de leurs déficits et de leurs dettes, M. Hollande propose à nouveau les vieilles recettes de la fuite en avant budgétaire", a-t-il lancé. "Il révèle son vrai visage, puisque je rappelle qu'il est à la tête du département de France le plus endetté", a dit le ministre. "Là où M. Hollande est complètement déphasé est que le sujet n'est pas de mettre plus d'argent mais de faire mieux, d'obtenir des résultats", a-t-il conclu.
"Le véritable irresponsable c'est Monsieur Chatel qui sans discernement et à l'aveugle a infligé à l'école un plan de purge qui met en péril la qualité de notre enseignement", a estimé l'ancien ministre socialiste de l'Education nationale, Jack Lang.
De son côté, la présidente du FN, Marine Le Pen a estimé que le député de Corrèze était "très hypocrite". "La réalité est que pendant que Nicolas Sarkozy tranchait dans le vif dans la Fonction publique d'Etat, avec effectivement des choix très contestables, notamment la suppression de postes de gendarmes, dans la fonction publique hospitalière, les socialistes à la tête des régions augmentaient dans des proportions spectaculaires la Fonction publique territoriale en faisant porter le poids d'une fiscalité sur les classes moyennes", a-t-elle dit.
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