Edouard Martin, candidat PS, traité de "traître" sur Internet
C'est mardi soir, dans le JT de France 2, qu'Edouard Martin a annoncé qu'il mènerait la liste PS dans la circonscription du Grand Est, aux élections européennes de 2014. L'emblématique syndicaliste de la CFDT, qui s'était battu contre la fermeture de l'usine ArcelorMittal à Florange, en Moselle, refuse encore de dire qu'il "s'engage en politique ".
Pourtant, cette annonce a entraîné une déferlante de critiques à son égard, notamment de la part de certains de ses anciens camarades syndicalistes. Ainsi, Walter Broccoli, représentant FO (Force Ouvrière), explique découvrir son vrai visage.
"Je dirais qu'aujourd'hui, les masques tombent", dit-il. "Nous, on ne voulait pas aller sur le terrain politique. M. Martin avait dit qu'il allait pourrir la campagne de Nicolas Sarkozy. Moi j'avais répondu qu'on n'était pas là pour pourrir la campagne de Nicolas Sarkozy mais pour combattre Mittal. Donc il nous a attiré sur le terrain politique, maintenant on comprend pourquoi ".
Les réseaux sociaux très violents
Sur les réseaux sociaux, les internautes n'ont pas manqué de réagir. Il s'agit selon eux, d'une "trahison " faite aux ouvriers de Florange. Certains ont même été jusqu'à reproduire - en montage photo - la stèle de la trahison de François Hollande fabriquée par les syndicats fin avril 2013.
La droite ironise
Du côté de l'opposition, les politiques de droite ont ironisé sur la candidature d'Edouard Martin. "Au moins un de recasé ! ", a dit l'ex-Premier ministre UMP Jean-Pierre Raffarin, qui récemment avait été invité au Grand journal aux côtés de l'ancien syndicaliste.
"Le type est de qualité et je comprends qu'il ait envie de faire de la politique ", a poursuivi l'élu de la Vienne. "Mais enfin le passage du syndicalisme à la politique ne se fait pas en général dans un climat de grande sincérité ".
Florian Philippot, vice-président du FN, a accusé mercredi le syndicaliste Edouard Martin, qui se lance aux élections Européennes avec le Parti socialiste dans le Grand Est, d'être "allé à la soupe ".
Sur iTélé, le bras droit de Marine Le Pen a condamné la candidature du responsable CFDT d'ArcelorMittal: "Edouard Martin, c'est la trahison à Florange, celui qui avait formidablement bien accueilli François Hollande le 26 septembre " dernier sur ce site lorrain "alors que lui-même, quelques mois avant, considérait que ce que proposait le gouvernement, c'était de la trahison ".
Edouard Martin s'explique
La droite comme l'extrême-droite se permettent ces critiques notamment parce qu'Edouard Martin avait expliqué sur un plateau télé qu'il ne ferait pas de politique. C'était sur celui du Grand Journal, le 26 septembre dernier. A la question "Êtes-vous intéressé par la politique ", l'ancien syndicaliste avait répondu clairement "Non (...). Je ne suis au courant " (à partir de 04:42, ci-dessous) .
Veuillez installer Flash Player pour lire la vidéoLE GRAND JOURNAL du 26/09/13 - Part. 2 Florange : promesse tenue ?
Un discours qui contrastait avec celui tenu lundi, lors du JT de France 2. "J'ai accepté la proposition qui m'a été faite (...). J'ai envie de continuer le combat que nous menons depuis maintenant plusieurs années ", a-t-il expliqué.
D'autant que l'ancien syndicaliste avait été un fervent opposant à la politique menée par le gouvernement Hollande, et avait même menacé le Président, lorsque Jean-Marc Ayrault avait annoncé que l'usine de Florange ne serait pas nationalisée.
Mais pour Edouard Martin, depuis, François Hollande a apporté avec lui des subventions, contrairement à Nicolas Sarkozy. Et Claude Bartolone, invité de France Info ce matin, estimait qu'accuser Edouard Martin de trahir était "injuste ".
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.