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DSK inculpé pour agression sexuelle: la classe politique sous le choc

A l'annonce de l'inculpation de DSK pour "agression sexuelle, tentative de viol et séquestration", le monde politique réagit avec beaucoup de prudence. _ Aucun commentaire pour le moment de l'Elysée. Le porte-parole du gouvernement, François Baroin a appelé à "respecter la présomption d'innocence". _ Martine Aubry s'est contentée d'un court point de presse en fin de matinée. _ Anne Sinclair, l'épouse de DSK, ne croit "pas une seule seconde aux accusations" et ne "doute pas que son innocence sera établie".
Article rédigé par franceinfo
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Anne Sinclair est à Paris. Où elle devait être rejointe par son mari. Dans un communiqué, la journaliste affirme ne pas croire "une seule seconde aux accusations" d'agression sexuelle lancées contre son mari.
_ "Je ne doute pas que son innocence soit établie", poursuit-elle, appelant "chacun à la décence et à la retenie".

Martine Aubry, qui espérait sans doute passer la journée à fêter la victoire de son équipe de football en finale de la Coupe de France, a fait une courte déclaration en fin de matinée. Elle a demandé aux socialistes de rester “unis et responsables” après s'être déclarée "stupéfaite", parlant même de "coup de tonnerre". La Première secrétaire du parti a appelé à "respecter la présomption d'innoncence et la décence nécessaires" et a tenu à dire aux Français que "quelles que soient les circonstances, nous sommes là pour les entendre, les comprendre (...) et pour les servir."

Invité de Canal +, François Hollande a fait part de sa “stupéfaction” et il a indiqué qu'il fallait réagir avec “retenue, réserve et souci de la justice.”

Ségolène Royal avait été la première socialiste à s'exprimer. Pour l'ancienne candidate à la présidentielle de 2007, cette inculpation est une "nouvelle bouleversante", mais il est nécessaire de ne pas s'emballer. "Tout reste à vérifier", a-t-elle déclaré.

L'ex-Premier ministre Laurent Fabius parle d'un "énorme choc". Et affirme que ces accusations contre DSK "provoquent aussi beaucoup d'incrédulité".

Sur son blog, le député Jean-Christophe Cambadélis a appelé à ne "pas tirer de conclusions hâtives". "Toute cette histoire ne lui ressemble pas. Dominique Strauss-Kahn va bientôt pouvoir parler, se défendre." Un avis partagé par le strauss-kahnien Pierre Moscovici.

De son côté, le chef de file du Front de gauche Jean-Luc Mélenchon a affirmé être “consterné" et appelé à la retenue”.

Pas de commentaire de l'Elysée

Seule réaction officielle, celle de François Baroin, le porte-parole du gouvernement invité du 13h de France 2 affirme que “le gouvernement français respecte deux principes simples : celui d'une procédure judiciaire en cours sous l'autorité de la justice américaine, selon
les modalités du droit américain, et le respect de la présomption d'innocence.”

Le président du MoDem, François Bayrou, a qualifié "de confondant, navrant et infiniment troublant" l'inculpation de Dominique Strauss-Kahn et insiste sur l'exigence de "responsabilité" d'un homme politique.

Selon Christine Boutin, présidente du Parti chrétien-démocrate, l'avenir présidentiel de DSK "est très compromis mais ce n'est rien par rapport à l'image de la France qui est fortement abîmée aujourd'hui." Elle considère qu'on a "vraisemblablement tendu un piège à Dominique Strauss-Kahn et qu'il y est tombé".

Dominique Paillé, ancien porte-parole de l'UMP, estime que cette affaire "malheureusement pour Dominique Strauss-Kahn, le disqualifie pour les primaires socialistes. Cela jette sur l'image de la France un voile négatif."

André Rossinot, ancien président, et Laurent Hénart, secrétaire général du Parti radical, ont rappelé la nécessité de respecter la présomption d'innocence, sans pour autant faire "comme si rien ne s'était passé". "Plus on est adversaire, plus on doit être respectueux" a ainsi déclaré Laurent Hénard. "Je pense qu'aujourd'hui François Hollande doit être très en forme. On attend la position du FMI qui va être importante pour la suite. En tout cas, c'est un événement politique majeur" a renchéri André Rossinot.

"La première conséquence devrait être la démission de DSK"

Sur France Info, la présidente du FN, Marine Le Pen, s'est dite"attristée pour l'image de la France. Les accusations qui sont portées contre Dominique Strauss-Kahn sont extrêmement graves compte tenu des responsabilités qui sont les siennes."

L’économiste et écrivain Jacques Attali estime quand à lui que "même si c’est une manipulation, même s’il est non coupable, il lui sera très difficile de ne pas se mettre entre parenthèses de ses fonctions au FMI... De même que la vie politique française pourrait continuer s’il était amené à ne pas être candidat" ajoutant que "personne n'est irremplaçable".

Bernard Tapie quant à lui "n’y croit pas du tout. Tout est possible, un piège. Tout le monde est d’accord pour reconnaître qu’il est intelligent et ce n’est pas tellement pas compatible. C’est très loin de quelque chose de crédible. Il est sur le point d’être candidat à l’élection présidentielle, il a d’autres soucis, d’autres envie que de se précipiter sur une femme de ménage."

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