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Double polémique sur les charters vers Kaboul

Des réfugiés afghans doivent être expulsés vers leur pays. Une expulsion qui suscite l'indignation, car le charter décollera pour un pays en guerre. De plus, deux juridictions ont constaté des irrégularités dans la procédure....
Article rédigé par franceinfo
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Une dizaine d'immigrés clandestins afghans retenus au centre de Calais-Coquelles et à Lyon se sont vus notifier leur renvoi en Afghanistan pour aujourd'hui. Un vol groupé franco-britannique devait décoller ce soir à 22h30 au départ de Roissy (lire notre article).

Mais deux migrants devraient échapper à l'expulsion, car des juridictions du Nord et du Pas-de-Calais ont estimé insuffisants les documents produits par les autorités françaises pour justifier cette expulsion. La France s'arrogeait en effet le droit de délivrer des laissez-passer pour Kaboul à la place des autorités afghanes. Dans ces conditions, l'expulsion des deux clandestins était donc illégale, ont estimé la cour d'appel de Douai et le tribunal de grande instance de Boulogne-sur-Mer

Reste que neuf autres Afghans doivent s'envoler ce soir. Et plusieurs associations humanitaires continuent à dénoncer cet aller-simple vers un pays en guerre. Pour France Terre d'Asile, "le retour forcé vers l'Afghanistan ne constitue pas, dans l'instant, une solution acceptable", car "nul n'est en mesure d'y assurer la sécurité des personnes".

Une cinquantaine de parlementaires européens, à l'initiative d'Hélène Flautre (Europe Ecologie), ont appelé Paris à revenir sur cette décision. Pour eux, un retour forcé en Afghanistan contreviendrait au "principe de non-refoulement" garanti par la Cour européenne des droits de l'homme et la Convention de Genève.

La député UMP du Nord Françoise Hostalier, qui préside le groupe d'amitié franco-afghan à l'Assemblée nationale et qui s'est rendue en Afghanistan à treize reprises, a, elle aussi, dénoncé cette mesure. Dans deux courriers adressés au ministre de l'Immigration, et au président de la République, elle demande un moratoire sur le renvoi des Afghans "tant que la sécurité de ce pays ne sera pas assurée."

L'ambassade d'Afghanistan en France a également réclamé la suspension des retours forcés de ses ressortissants vers Kaboul.

Le 21 octobre dernier, 27 Afghans en situation irrégulière avaient été renvoyés au pays dans un vol groupé organisé par Paris et Londres, suscitant, déjà de vives critiques en France. Quelques jours plus tard, Eric Besson avait déclaré qu'il n'y aurait pas de nouvelles expulsions d'Afghans vers leur pays "si la situation continue à se dégrader en Afghanistan"...

Anne Jocteur MonrozierOeuvres liées

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