[Diapo] Un tour de Paris en bus pour comprendre les enjeux de la campagne
Logement, dette, évasion fiscale, Françafrique ... Le collectif "Libérons les élections" avait organisé mercredi 28 mars un tour de Paris en bus pour illustrer les sujets de fonds éclipsés dans cette campagne.
"Et, sur l'impériale, le coeur dans les étoiles..." Comme dans la chanson de Brel, le collectif "Libérons les élections", qui regroupe une trentaine d'associations (Attac, Jeudi Noir, La Cimade, Oxfam France, Terre des Hommes, Secours catholique ...) avait organisé mercredi 28 mars, à l'intention des journalistes, une tournée de Paris en bus touristique à double niveau, à ciel ouvert.
Une conférence de presse originale pour sensibiliser aux injustices à travers des lieux symboliques, éclairés par des messages lumineux (conçus par Le Collectif innovations Illuminations politiques).
Objectif : attirer l'attention des médias sur des sujets insuffisamment abordés (mal-logement, dette , évasion fiscale, pillage des ressources des pays du sud...) avant la journée d'action du 31 mars place de la Bastille à Paris.
Areva et la Françafrique
Prêts pour le voyage ? Parti de la Concorde vers 21h, le bus touristique rempli de journalistes et photographes a fait une première étape avenue Matignon, devant l'immeuble (toujours vide) d'Axa squatté par Jeudi Noir en janvier 2011 , puis devant le siège d'Areva, au 33 rue Lafayette.
Pourquoi Areva? Parce que l'entreprise choyée par Nicolas Sarkozy et dirigée jusqu'en 2011 par Anne Lauvergeon, exploite l'uranium au Gabon ou au Niger.
Pour quelles retombées pour ces pays, sachant que le Niger est en queue de peloton pour l'indice de développement humain ? "Libérons les élections" voit dans cette exploitation de ressources rares la continuation de la Françafrique, par d'autres moyens.
BNP Paribas et les "paradis fiscaux"
Troisième étape : BNP Paribas, qui compte un nombre record de filiales dans les paradis fiscaux et enregistre toujours de gros profits malgré la crise (6 milliards cette année).
L'occasion pour Attac, membre du collectif, de dénoncer les dérives du système bancaire. Un système bancaire sauvé en 2008, malgré ses erreurs, par les gouvernements, "alors qu'on continue de faire payer les coûts de la crise économique à leurs populations". Conclusion, en lettres lumineuses ? "Ce n'est pas une crise, c'est un hold-up".
Au sous-sol du palais de justice, un centre de rétention administrative
Voyez-vous ces mains qui se tendent et surgissent sur le palais de justice ? Un éclairage destiné à rappeler que le sous-sol de la vénérable institution abrite un centre de rétention administrative ou les migrantes passent parfois de sombres moments.
Et un représentant de la Cimade d'évoquer l'histoire de "Maria", embarquée parce que soupçonnée de se servir d'un faux billet, et séparée cinq jours du nourrisson qu'elle allaitait. Le collectif réclame que les différents candidats à la présidentielle "précisent leur position et engagements sur la question migratoire".
"Stop economic wars"
Il est 22h passées. Le bus longe l'Assemblée nationale, en projetant sur son parcours ce faisceau lumineux "stoppez les guerres economiques" qui intrigue passants et badauds. Un slogan qui éclairait déjà la façade parisienne de l'agence Standard and Poors, lors d'une manifestation du Front de Gauche à la mi-janvier.
A l'Assemblée nationale, "tous candidats en 2012"
Ultime projection sur les murs de l'Assemblée nationale, à la grande inquiétude du gendarme de faction (vite rassuré...) : "tous candidats en 2012".
Car le message de Libérons les élections est bien la prise en main par les citoyens de leur destin. Un discours très evajoly-compatible, guère éloigné du Front de gauche et radicalement opposé au "discours du tout sécuritaire et de la concurrence" plus que jamais porté par Nicolas Sarkozy.
Les propositions "alternatives" du collectif seront développées samedi 31 mars à la Bastille. Au programme : politique et musique, avec un concert de Tryo.
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