Des sénateurs demandent l'interdiction du bisphénol A
Son absence est devenue, ces derniers temps, un véritable argument de vente. Sur les biberons pour bébé notamment, les pancartes fleurissent, signalant que le plastique est garanti sans bisphénol A - BPA.
Faut-il avoir peur du bisphénol A ? Pas du tout, avait estimé l'Agence française de sécurité sanitaire des aliments, le 24 octobre dernier. L'Afssa avait même conclu à l'innocuité des conditionnements en BPA, même en cas de chauffage.
Depuis, les lignes ont bougé. Les six principaux fabricants américains de biberons (Avent, Disney First Years, Gerber, Dr. Brown, Plaxtex et Evenflow) ont eux-mêmes décidé, en mars dernier, de bannir le BPA.
_ En avril, la mairie de Paris décidait de ne plus acheter pour ses crèches de biberons contenant du BPA.
Et un pays - le Canada - a même décidé, fin juin, d'interdire les biberons contenant du bisphénol A. Le Canada est devenu le premier au monde à décider une telle chose.
Ce qui a fait dire à la ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, que le Canada avait interdit “non pas à la suite d'études scientifiques mais sous la pression de
l'opinion publique et d'un certain nombre d'associations”.
En France, le débat est loin d'être clos. Toujours fin juin, la secrétaire d'Etat à l'Ecologie, Chantal Jouanno, a demandé à l'Afssa de reprendre son expertise - qu'elle “intègre bien les dernières études” faites sur le sujet.
_ Voilà qui a fait plaisir au député PS, Gérard Bapt, président du groupe d'études santé environnementale, qui demandait que le dossier soit reconsidéré.
Aujourd'hui, des sénateurs vont donc plus loin. Des membres du groupe RDSE - Rassemblement démocratique et social européen, radical de gauche - ont déposé le 27 juillet une proposition de loi pour demander l'interdiction du bisphénol A.
_ Leur argumentaire est simple - et fait froid dans le dos : “Certaines études ont démontré que ce composé chimique agissait comme perturbateur endocrinien et ont même établi des liens entre le BPA et les cancers de la prostate ou du sein, l'obésité, le diabète, les dysfonctionnements thyroïdiens ainsi que des troubles du comportement et de la reproduction”.
Guillaume Gaven, avec agences
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