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Dérapages et petites phrases, les candidats et leurs soutiens vont-ils trop loin ?

Le ton monte dans la campagne et les petites phrases assassines se multiplient. Face à une campagne "minable", dixit Nicolas Dupont-Aignan, Jean-Michel Baylet appelle à plus de mesure pour "faire honneur à la République".
Article rédigé par Sébastien Tronche
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Jean-Michel Baylet au meeting du Bourget, le 22 janvier (FRED DUFOUR / AFP)

Le ton monte dans la campagne et les petites phrases assassines se multiplient. Face à une campagne "minable", dixit Nicolas Dupont-Aignan, Jean-Michel Baylet appelle à plus de mesure pour "faire honneur à la République".

Les incidents qui ont émaillé le déplacement de Nicolas Sarkozy à Bayonne, jeudi 1er mars, ont un peu plus révélé la prégnance des "petites phrases" dans une campagne présidentielle.

"Hollande a annoncé l'épuration, forcément, ça échauffe les esprits des gens de la base", a déclaré le président-candidat, mettant le feu aux poudres avec l'utilisation du terme "épuration".

Dérapages à gauche, dérapages à droite

Cette sortie médiatique a fait réagir Jean-Michel Baylet, président du parti radical de gauche et conseiller politique de l'équipe de campagne de François Hollande. Dans une tribune publiée dans l'Express, l'ancien candidat à la primaire socialiste et politique d'expérience dénonce une campagne qui ne doit pas se transformer en "spectacle de music-hall" ou en "match de catch".

Et le Radical de n'épargner personne et de s'attaquer aux dérapages des deux camps. Tout le monde en prend pour son grade : Najat Vallaud-Belkacem qui compare Nicolas Sarkozy à Poutine et Berlusconi, Jean-Luc Mélenchon qui traite Marine Le Pen de "semi-démente", Jean-Marie Le Pen qui veut retirer le caleçon du candidat du Front de Gauche ou encore Henri Guaino, "habituellement placide", qui "s'emporte jusqu'à la déraison contre un interlocuteur ayant simplement suggéré que le trop fameux débat sur l'identité nationale n'avait été ni une bonne idée ni une grande réussite".

"Minable", "couillons", "malsain"

En ce vendredi 2 mars, ce climat délétère de la campagne occupe les esprits. Et les matinales. Invité de Radio France, Louis Aliot, vice-président du Front national et compagnon de Marine Le Pen, dénonce "un jeu malsain de petites phrases" tandis que Dominique de Villepin, invité de BFMTV, estime que Nicolas Sarkozy et François Hollande prennent les "Français pour des couillons". Le candidat de Debout la République, Nicolas Dupont-Aignan va encore plus loin. Il juge la campagne tout simplement "minable".

Face à cela, Jean-Michel Baylet a donc voulu lancer un signal d'alerte. Ce qu'il aurait déjà effectué lors d'une réunion de l'état-major du candidat socialiste, selon Europe 1.

"Il nous faudra d'abord mener à son terme cette campagne présidentielle qui est, pour la forme, assez mal engagée. (…) Les clameurs de foire sont l'exact contraire de la fête démocratique. Sachons garder tenue et retenue pour faire honneur à la République", conclut-il dans sa tribune.

Sera-t-il écouté ?

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