Débat technique et tendu entre François Hollande et Alain Juppé
Personne ne pourra reprocher à François Hollande et à Alain Juppé d'avoir évité les questions de fond. Le ministre des Affaires étrangères a disséqué les 60 propositions présentées le matin même. Le candidat socialiste a répliqué en attaquant les choix budgétaires du gouvernement, au cours d'une bataille d'experts. Alain Juppé a pointé les zones d'ombre du projet, jugeant que les 20 milliards de dépenses ne couvraient ni "le coût de dépendance" , ni "l'impact de l'abandon de la réforme des retraites ". François Hollande a de son côté pointé le doublement de la dette publique depuis 2002 et le coût du paquet fiscal de 2007 ("près de 8 ou 9 milliards d'euros ").
De débat technique ont jailli quelques passes d'armes, Alain Juppé estimant que son adversaire dressait de "méchantes caricatures " et faisait preuve d'arrogance : "Vous êtes un peu trop sûr d'avoir tourné la page ". François Hollande lui a alors lancé qu'en matière d'arrogance, "chacun a à faire son examen de conscience : vous avez des rechutes possibles ". Une allusion à l'attitude du ministre durant le conflit de 1995.
Ironisant sur les "états d'âme " de Nicolas Sarkozy, François Hollande a apostrophé son adversaire : "Vous n'êtes pas candidat, peut-être le serez-vous si Nicolas Sarkozy ne l'est pas... ne perdez pas tout espoir! " Il admet cependant que rien n'est gagné ("la mayonnaise peut tourner ") et estime que Nicolas Sarkozy, à qui il a prêté des qualités de combattant, pouvait revenir dans la course.
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