Débat entre Copé et Fillon : un exercice inédit à droite

Ce sera la seule et unique confrontation de la campagne. Avec un objectif clair : éviter la lutte fratricide. François Fillon et Jean-François Copé jurent ne pas vouloir s'attaquer mutuellement, lors du débat prévu dans l'émission "Des paroles et des actes" à partir de 20h45 jeudi sur France 2.

"Ce qu'on ne voulait pas, c'était installer une confrontation ", a confirmé mercredi sur France Inter Eric Ciotti, directeur de campagne de François Fillon. "Moi je préfère le mot 'rencontre' au mot 'débat', parce que ce n'est pas une confrontation ", a-t-il ajouté.

"Je ne me prépare pas de manière aussi spécifique que je pourrais le faire dans un vrai débat ", assurait également mercredi Jean-François Copé lors du point-presse de l'UMP, car "ce qui nous rassemble est supérieur à ce qui nous divise ".

Quelles divergences entre les deux candidats ?

Et de fait, leurs divisions sont peu nombreuses. Même si Jean-François Copé, devancé dans les sondages, devrait poursuivre sur sa lancée très droitière, à l'instar des propos sur les pains au chocolat ou sur le "racisme anti-blanc". Le secrétaire général de l'UMP vise clairement les militants les plus à droite, car selon lui, ce sont eux qui se déplaceront le 18 novembre pour l'élection à la présidence de l'UMP.

François Fillon, lui, joue sur une toute autre ligne : celle d'un homme d'État rassembleur, qui a géré la France pendant cinq ans. L'ex-Premier ministre de Nicolas Sarkozy ne cache pas ses ambitions pour 2017, ce qui est d'ailleurs une des grandes différences entre les deux candidats.

À quoi va ressembler ce débat ?

Dans un premier temps, pendant 30 minutes chacun, les deux candidats répondront séparement aux questions des journalistes. François Fillon, qui a remporté le tirage au sort, sera le premier à passer sur le grill. 

Dans un deuxième temps, ce sera au tour du débat. Et là, c'est toute une symbolique : les deux candidats ont demandé à ne pas être placés face à face, mais côte à côte. Ils seront donc debout derrière des pupitres tournés à 45 degrés l'un vers l'autre. Les deux hommes répondront aux questions de David Pujadas. "Ce sera un véritable débat ", assure le journaliste.

À noter que les candidats ont refusé les plans de coupe, et n'ont pas voulu non plus qu'une caméra les filme dans leur loge pendant que leur adversaire est sur le plateau. 

"On ne peut pas comparer avec les primaires socialistes"

Lors des primaires socialistes, le débat télévisé entre Martine Aubry et François Hollande avait réuni près de 6 millions de Français. "On ne peut pas comparer avec les primaires ", souligne-t-on par avance dans l'entourage de Jean-François Copé. Car si tous les Français pouvaient participer aux primaires PS, le 18 novembre seuls les 260.000 militants UMP sont appelés à se prononcer.