Limitation des mandats : le texte divise les élus
Après des semaines de tractation, Matignon propose ce mercredi 4 avril un texte de compromis, dont la limitation à trois mandats successifs pour les députés, les sénateurs et les maires, excepté ceux de moins de 9 000 habitants. Cette question fait débat chez les élus.
Dans les couloirs de l'Assemblée nationale, la question agite la classe politique : faut-il limiter à trois le nombre de mandats des maires et des parlementaires ? À 69 ans, Gilles Carez est l'un des doyens de l'Assemblée nationale. Maire pendant 24 ans, député depuis 25 ans, il rempile pour un sixième mandat et pour lui, le projet de réforme est une entrave à la liberté. "C'est aux électeurs de choisir, ils sont suffisamment matures pour savoir s'ils doivent conserver leur élu ou pas", explique-t-il. Sur le marché du Perreux-sur-Marne (Val-de-Marne), les avis sont partagés. "Je pense que, lorsqu'un maire est efficace, compétent et a de l'expérience, j'aime autant profiter de son expérience", explique un habitant.
Une réforme pour une minorité ?
Aujourd'hui au Sénat, 12 sénateurs ont déjà exercé trois mandats ou plus, soit 3%. À l'Assemblée nationale, ils sont 51, ce qui représente 9% de l'hémicycle. Pour Gilles Carrez, la réforme concerne donc une minorité qui n'est pas là pour pantoufler. "Je ne suis absolument pas dans la routine", explique-t-il. Laurent Grandguillaume, lui, a une vision radicalement différente. À 40 ans, il a déjà quitté la politique : après deux mandats en tant que député, il est revenu à ses premières amours, les ressources humaines, et a toujours milité pour la limitation des mandats. Pour les députés La République en marche, il est un exemple à suivre.
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