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Critiqué sur sa politique intérieure, Nicolas Sarkozy présente un bilan plus contrasté à l'international

Alors que la crise rend le bilan de Nicolas Sarkozy difficile à défendre, celui de sa politique étrangère reste positif. Le président de la République a marqué la scène internationale par son "hyperactivité", entre coups d'éclat et paris risqués.
Article rédigé par Adrian Buffel
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Publié Mis à jour
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Nicolas Sarkozy (France), David Cameron (Royaume-Uni) et Mustafa Abdel Jalil (CNT libyen) à Benghazi en septembre 2011 (AFP PHOTO / POOL / Philippe Wojazer)

Alors que la crise rend le bilan de Nicolas Sarkozy difficile à défendre, celui de sa politique étrangère reste positif. Le président de la République a marqué la scène internationale par son "hyperactivité", entre coups d'éclat et paris risqués.

Dans tous les domaines de la politique intérieure, le bilan du quinquennat de Nicolas Sarkozy est sévèrement critiqué par l'opposition. Sur sa droite et sur sa gauche.

En revanche, il est un domaine où le président sortant Nicolas Sarkozy trouve grâce aux yeux des analystes, c'est celui de sa fermeté sur la scène internationale. Il a marqué celle-ci de sa présence "hyperactive".

Traditionnellement les Français se sentent moins concernés par la diplomatie et la politique étrangère. Celles-ci, cependant, rehaussent le bilan du quinquennat finissant. Récapitulatif.

Outre ses interventions aux sommets économiques des G8 et des G20, M. Sarkozy a mené une politique, que Bernard Guetta, journalistes spécialisé dans la géopolitique internationale, a qualifié "d'utile", voire même d'"audacieuse et créative", dans les colonnes de Libération daté du 8 février 2011.

Interventions spectaculaires

Nicolas Sarkozy a joué un rôle prépondérant dans la libération des infirmières bulgares, condamnées à mort par le régime libyen.

En juillet 2007, l'Union européenne et la France mènent d'intenses tractations pour obtenir leur libération. Elles sont rapatriées dans un avion français et graciés par le président bulgare dès leur arrivée à Sofia.

L'accord conclu par la diplomatie française prévoit entre autre une aide médicale européenne à la Libye.

Libération rançonnée ?

Dans l'affaire des otages des Force armées révolutionnaires de Colombie (Farc), le président français s'affiche en première ligne.

En décembre 2007, il appelle à la libération des otages en échange d'une aide à la recherche d'un accord humanitaire pour les prisonniers rebelles détenus dans les prisons colombiennes.

Ingrid Betancourt est finalement libérée en juillet 2008, lors d'une opération militaire colombienne, sans que l'on sache exactement si Paris a versé ou non une rançon en échange.

Présidence de l'Union européenne

C'est pendant cette période que le chef de l'Etat prend la présidence de l'Union européenne (UE).

"Il y eut cette persévérance avec laquelle [Nicolas Sarkozy] a rallié la chancelière allemande et toute l'Union à la nécessité d'instaurer une gouvernance économique commune et une solidarité européenne face aux crises de la dette publique", commente le chroniqueur Bernard Guetta.

C'est aussi en juillet 2008 que l'Union pour la Méditerranée est lancée, sous l'impulsion du président français. Outre l'ambition de créer une dynamique politique hors de l'Union européenne, il s'agit aussi pour M. Sarkozy d'offrir une alternative sérieuse à l'adhésion de la Turquie à l'UE.

Cessez-le-feu en Géorgie

Le cessez-le-feu entre la Géorgie et la Russie en août 2008 est aussi à mettre au crédit du candidat de l'UMP. Alors, président de l'Union européenne, Nicolas Sarkozy parvient à faire adopter un accord entre les deux belligérants après seulement cinq jours d'hostilités.

"L'Europe peut être fière de son action de médiation rapide et efficace", se targue l'équipe du candidat UMP sur sa page Facebook.

Une tente dans les jardins de l'Elysée

Enfin, M. Sarkozy peut mettre à son actif la gestion de la révolution libyenne contre le colonel Mouammar Kadhafi.

La pression exercée par l'écrivain Bernard-Henri Levy, au grand dam du ministre des affaires étrangères, Alain Juppé, conduit la France à reconnaître, la première, le Conseil national de transition comme représentant légitime du pays en mars 2011.

Une semaine plus tard, l'ONU annonce une intervention militaire. Une initiative voulue par le chef de l'Etat français, qui évite toutefois de mentionner sur sa page Facebook la visite du guide libyen en France, plantant sa tente dans les jardins de l'hôtel de Marigny en décembre 2007.

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