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Crise : Fillon propose la création d'une "structure" de soutien aux banques

Pendant deux heures, ministres et parlementaires ont échangé sur la crise. François Fillon a notamment proposé une "structure juridique" pour soutenir les banques en difficulté.
Article rédigé par franceinfo
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  (Radio France ©RADIO FRANCE/ Catherine Grain)

Au moment où les places financières mondiales poursuivent leur dégringolade (voir nos articles), le débat organisé cet après-midi à l'Assemblée nationale, à la demande de l'opposition, a permis au gouvernement d'expliquer sa gestion de la crise. Une partie de la gauche estime que la politique menée depuis un an et demi a aggravé les conséquences en France de cette crise internationale.

C'est le Premier ministre François Fillon qui a ouvert le débat à 15 heures.
"La retour de la confiance passe par notre capacité à faire
bloc, au-delà de nos différences partisanes" a-t-il déclaré, exhortant les parlementaires à "faire bloc" face à la crise.
Pour lui, la crise aura "des conséquences sur l'activité, l'emploi, et le pouvoir d'achat" des Français.

Le président de l'Assemblée, Bernard Accoyer (UMP), a dû interrompre son intervention face aux cris de l'opposition, demandant de la "dignité" à ses collègues face aux "inquiétudes" des Français.

Structure juridique

Le Premier ministre a également ajouté qu'une "structure juridique" serait mise en place pour soutenir les banques, "intégralement
détenue par l'Etat pour réaliser les investissements qui seraient
rendus nécessaires par la situation".
_ Ajoutant enfin que "le taux de prélèvements obligatoires n'augmentera pas", et surtout que la "politique budgétaire de la France est adaptée à la crise".

Lui succédant à la tribune, le député communiste Jean-Pierre Brard, orateur du groupe GDR (PCF et Verts). Très "remonté", ce dernier a d'abord estimé que c'était bien le "capitalisme qui est en crise". Brocardant ensuite les "amitiés" américaines de Nicolas Sarkozy, ou le vote du "paquet fiscal" à l'été 2007.
_ "Ses amis du monde des affaires auraient-ils oublié de lui en parler au bar
du Fouquet's ou sur leurs yachts ?", a-t-il ironisé.

A l'inverse, le député UMP Gilles Carrez, obédience politique oblige, a vigoureusement défendu actions et réformes du gouvernement, et de Nicolas Sarkozy.
_ A la fin de ses 10 minutes d'intervention, il a envoyé une dernière pique à l'opposition, estimant que quand on est socialiste il fallait "être en poste à Washington pour faire des propositions qui, d'ailleurs, ne font que conforter celles du gouvernement", allusion évidente au patron du FMI, Dominique Strauss-Kahn.

Les socialistes, justement, qui se sont exprimés en la personne du premier secrétaire du parti, François Hollande. Plus "pondéré" qu'à l'ordinaire, il a insisté sur les nombreux dangers qui guettent à ses yeux les Français, et les finances du pays.
_ Ironisant notamment sur la Banque centrale européenne, "dernière créancière", qui a dû attendre "huit hausses des taux pour finalement les baisser d'un demi-point".

Le chef de file des socialistes a aussi proposé un "grand
emprunt européen" et "un plan européen de sauvetage du système
bancaire", accusant le gouvernement d'avoir "sous-estimé" la crise.

Sept questions

Une séance spéciale qui s'est terminée par sept questions, sur ce même sujet, posés aux membres du gouvernement par les députés de toutes tendances.

Principalement interrogée, la ministre de l'Economie Christine Lagarde qui a par exemple considéré que la décision des banques centrales de baisser les taux "aiderait les entreprises à se financer".
_ Ajoutant encore "il n'est pas question de laisser filer les déficits, nous continuons à les maîtriser et à les réduire".

Le même débat est d'ailleurs prévu au Sénat ce soir, à 21h30.

Matteu Maestracci

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