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Covid-19 : Jean Castex ne veut plus parler de l'après-crise

Avant que soient détaillées les nouvelles mesures sanitaires en Île-de-France et dans les Hauts-de-France, le Premier ministre ne veut plus que ses ministres s’épanchent sur "le retour à la normale".

Article rédigé par franceinfo - Neïla Latrous
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Le Premier ministre Jean Castex lors d'un discours à Cosne-Cours-sur-Loire (Nièvre) le 9 mars 2021 (CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP)

L'exécutif communique très peu, ces derniers jours, sur toutes les réunions qui ont lieu en ce moment pour préparer "l'après". Celle de mardi par exemple, organisée par les ministères du Travail, du Tourisme et des PME pour réfléchir à la réouverture des restaurants. Ou celle de mercredi soir, avec les professionnels de l’événementiel.

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Si les syndicats ont pu s’exprimer à l’issue de ces réunions, les ministres concernés s'astreignent à une cure de silence. Et il y a une raison à cela : Matignon le leur a demandé. De même, profil bas sur le certificat ou passeport sanitaire dévoilé par la Commission européenne. Tout cela tient à une conviction formulée en privé par Jean Castex : "Si je commence à parler de l’après, j’envoie un contre-message. Les Français vont penser qu’on y est déjà, dans cet après." Et donc se relâcher sur les gestes barrières.

Différences sémantiques

Or autour du Premier ministre, on se rend bien compte que l’application stricte des consignes est en recul. "Dans chaque mesure, on se dit que si 60% des gens respectent les règles, c’est déjà pas mal", glisse un conseiller. 60% ce n’est pourtant pas énorme… À l’Elysée, on remarquait aussi début mars que "l’acceptabilité du confinement est tombée sous les 50%" dans les enquêtes d’opinion. "Ce n’était jamais arrivé", soulignait alors un proche du président. Tous ces chiffres mis ensemble ont conduit ces dernières semaines à une légère différence d’approche entre les deux têtes de l’exécutif.

Emmanuel Macron, lui, a tenté de dessiner une ligne d’horizon - quand il dit qu'il "faut tenir quatre à six semaines" - pour rendre plus acceptable des mesures strictes telles que celles qui peuvent être annoncées ce soir. Le Premier ministre, en revanche, a plus de mal en public à évoquer le "retour des jours heureux". Son obsession : que les Français restent concentrés sur le temps présent... et le strict respect des gestes barrières. 

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