Convention UMP : riposte au PS sur fond de rivalités
L'UMP avait planté ses tréteaux à deux pas du “château”. A l'entrée du Pavillon Gabriel, près de l'Elysée, des affichettes entonnaient quelques “vacheries” sur François Hollande : “François Hollande n'a aucune épine dorsale, il manque de caractère” ou “franchement, vous imaginez François Hollande président ? On rêve” ou encore “François Hollande, son point faible c'est l'inaction”. Des petites phrases assassines qui n'auraient pas déparé dans la bouche de la trentaine d'orateurs qui se sont succédés pendant deux heures à la tribune de la convention spéciale “riposte au PS”. Sauf qu'elles sont signées Martine Aubry, Laurent Fabius ou Ségolène Royal. Prononcées dans la chaleur de la primaire, elles n'ont pas été perdues pour tout le monde.
A l'intérieur, le ton était tout aussi mordant. Douze ministres figuraient sur la feuille de match, avec un objectif : planter un maximum de banderilles dans le programme du PS. Un écran géant affichait un compteur chiffrant le projet socialiste, sur fond de bruit de machines à sous. Jean-François Copé estime le coût du projet à 255 milliards d'euros sur cinq ans et accuse les socialistes de vouloir augmenter les impôts de 126 milliards, avec une hausse de 40% des déficits publics. Pour lui, le programme du camp d'en face est une “imposture morale”, doublée d'une “imposture financière”. Une séance de tirs aux pigeons politiques diffusée sur La chaîne parlementaire LCP.
Mais dans ce concert, une des voix les plus fortes a été celle que personne n'a entendue : et pour cause, le Premier ministre, François Fillon, n'a pas pu se libérer. Il avait un débat à ouvrir, sur les classes moyennes, dans une annexe de l'Assemblée nationale. Un débat organisé par le club "Le Chêne", de l'ancienne ministre Michèle Alliot-Marie.
_ Jean-François Copé a assuré que les deux hommes étaient parfaitement coordonnés. Mais depuis que le Premier ministre a annoncé sa candidature à Paris pour les législatives 2012, véritable mise sur orbite pour la présidentielle 2017, le fossé semble se creuser avec le maire de Meaux. Et pour enfoncer le clou, François Fillon a avancé son intervention à 18h, pour être sûr de figurer au menu des journaux télés et faire d'une pierre deux coups : doubler le nombre de sujets autour de l'UMP, et damer le pion à Jean-François Copé.
Grégoire Lecalot, avec agences
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