Confiant, le Parti Socialiste pense à l’après 6 mai
Qui sera le prochain premier secrétaire du Parti socialiste ? Confiant en une victoire de François Hollande à l'élection présidentielle, le PS réfléchit déjà à l'après 6 mai et au remplacement de Martine Aubry à la tête du parti.
Que François Hollande entre ou pas à l'Elysée, Martine Aubry quittera son poste de Premier secrétaire du Parti socialiste. La maire de Lille qui a pris les rênes du Parti en novembre 2008 a toujours dit qu'elle ne se représenterait pas.
Dimanche, sur BFMTV, elle l'a confirmé soulignant : "le travail a été fait; la rénovation - du parti-, le projet, les accords avec les partenaires, toutes les élections gagnées" et les "primaires réussies". La numéro un du PS n'a pas précisé quand elle mettrait fin à ses fonctions mais a assuré qu'elle serait à son poste "une militante de la campagne des législatives".
Aubry souhaitée pour Matignon
Une déclaration qui relance les conjectures sur son avenir, alors qu'elle compte parmi les favoris pour Matignon, avec le député-maire de Nantes Jean-Marc Ayrault. Un sondage LH2 fait d'elle la plus souhaitée à ce poste (23%) devant Manuel Valls (12%), Ségolène Royal et Arnaud Montebourg (10% chacun), puis M. Ayrault (7%).
Et même si la confiance règne, les socialistes veulent éviter un excès de triomphalisme. Ainsi, "personne n'a une boule de cristal pour savoir où on en sera dans huit jours", indique-t-on dans l'entourage de Martine Aubry.
Chaises musicales
Qui sont les prétendants pour la remplacer ? Déjà sur la ligne de départ, Harlem Désir fait dire, par son entourage, que "la logique institutionnelle voudrait que le numéro deux assure l'interim jusqu'au prochain Congrès, normalement en fin d'année, dans les six mois suivant la présidentielle".
Mais la répartition des postes et des responsabilités sera différente selon que la victoire ou la défaite est au rendez-vous au soir du 6 mai. Ainsi, la formation d'un gouvernement d'alternance risque de provoquer "un jeu de chaises musicales", affirme pour sa part la sénatrice Laurence Rossignol. Elle souligne aussi que François Hollande "qui a été onze ans premier secrétaire se fait une idée assez précise des compétences du job".
Pour ce job, donc, deux postulants sont d'ores et déjà connus pour succéder à Martine Aubry. Harlem Désir, qui a déjà assuré l'intérim pendant la primaire et s'est déclaré "disponible", ainsi que Jean-Christophe Cambadélis, un strauss-kahnien allié de Mme Aubry dans cette compétition en 2011.
Cambadélis, Dray et DSK
Tous deux connaissent bien le PS. Numéro deux du parti en 1997, artisan de la gauche plurielle des années Jospin, M. Cambadélis a occupé plusieurs postes de secrétaires nationaux, souligne un proche.
"Harlem Désir peut être le bon compromis, il est bien avec tout le monde", note un dirigeant. Son rôle d'organisateur de la primaire a été salué urbi et orbi, et il a sillonné la France et les fédérations au service de François Hollande.
Handicap pour M. Cambadélis, sa présence samedi à la soirée d'anniversaire de Julien Dray, dans un bar de la rue Saint-Denis avec Dominique Strauss-Kahn, pourrait lui être néfaste. Par ailleurs, il est "très clivant", note aussi un responsable PS.
Moscovici à Solférino ?
Mais l'intéressé veut rassurer, garantissant que "les choses se feront dans le consensus". "Je n'imagine pas une seule seconde qu'on puisse avoir un conflit au lendemain de la victoire de François Hollande", a dit à l'AFP le député de Paris.
Troisième homme évoqué, Pierre Moscovici, directeur de campagne de François Hollande. "Si François ne prend pas Mosco au gouvernement, ce serait un bon premier secrétaire", note un autre responsable. Problème, le directeur de campagne n'en a pas envie.
De quel type de premier secrétaire a-t-on besoin ? Il faut éviter qu'il ne soit qu'"une courroie de transmission du gouvernement". "Il faut un animateur qui permette au PS de jouer son rôle de synthèse et d'arbitrage avec les deux groupes parlementaires (au Sénat et à l'Assemblée)", d'autant que "situation inédite, ils seront majoritaires", souligne Mme Rossignol.
Autre poste clé, le patron des députés PS, au cas où M. Ayrault irait à Matignon. Le nom du député Bruno Le Roux est souvent cité. "Proche de François Hollande, il connaît bien le parti et les partenaires", dit-on au PS.
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