Comment Manuel Valls tente de doper sa popularité
Le Premier ministre a invité des parlementaires PS à un pot amical, mercredi soir à l'Assemblée. Et sera interviewé durant 40 minutes, dimanche, dans le journal de 20 heures de France 2.
La faible popularité du chef de l'Etat lui donne-t-elle des ailes ? Avant la séquence des vœux présidentiels, en janvier, le Premier ministre, Manuel Valls, entend occuper le terrain médiatique. Il sera dimanche 7 décembre l'invité du journal de 20 heures de France 2. D'ici là, il aura organisé un pot avec des parlementaires proches de sa sensibilité. Comment tente-t-il de rassembler son camp autour de lui ?
En préparant "un courant réformiste"
Un simple pot amical entre parlementaires PS ? Le Premier ministre organise, mercredi 3 décembre au soir, un apéritif dans les locaux de la questure de l'Assemblée nationale, rapporte Le Parisien, en signalant qu'il s'agit d'une première. Près de 80 parlementaires sont attendus, selon le quotidien, à cette petite fiesta organisée par deux lieutenants de Manuel Valls, le député Carlos Da Silva et le sénateur Luc Carvounas.
Qui sera là ? Toute l'aile du PS favorable aux réformes lancées par le gouvernement. Y compris des proches de François Hollande, notamment les deux présidents du groupe socialiste à l'Assemblée et au Sénat, Bruno Le Roux et Didier Guillaume. En revanche, pas un frondeur ni un ami de Martine Aubry (ce qui est parfois un pléonasme). Les prémices de l'organisation d'un courant vallsiste ? Pour Le Parisien, ce pot "a des allures de courant réformiste".
En s'essayant à des thèmes fédérateurs à gauche
Retour aux fondamentaux. Si Manuel Valls prône volontiers des réformes de sensibilité centriste, il lui faut aussi rappeler qu'il se situe à gauche. D'après Le Monde, le chef de gouvernement s'exprimera le 10 décembre devant la Fondation Jean Jaurès, proche du PS, sur le thème fédérateur de l'égalité.
Il a aussi choisi de monter le ton face au patronat. Le 27 août, son discours lui valait une "standing ovation" au congrès du Medef, rappelle BFMTV. Mardi 2 décembre, pourtant, le Premier ministre a dénoncé les "provocations" de certains "dirigeants du patronat", qui ne sont "pas à la hauteur" de leurs "responsabilités (...) quand la nation, à travers le Parlement, consent et va consentir un effort de 40 milliards d'euros pour les entreprises, pour la compétitivité, pour baisser la fiscalité et pour baisser les charges".
Dénoncer les "provocations" du Medef ne peut nuire au Premier ministre, alors que l'aile gauche du PS se dit "atterrée" par les cadeaux du gouvernement au patronat, qu'elle juge excessifs et "sans contrepartie".
En soignant son plan média
L'omniprésence du Premier ministre dans les médias cette semaine ne doit rien au hasard. Selon Le Monde du 2 décembre, Manuel Valls "entend revenir au centre des débats de sa famille politique et occuper le terrain médiatique, avant la rentrée de janvier, traditionnellement dévolue au chef de l’Etat et aux discours présidentiels de vœux en cascade".
Pour le Premier ministre, la semaine médiatique se terminera par le journal de 20 heures de France 2. Il sera interviewé dimanche 7 décembre pendant 40 minutes par Laurent Delahousse. Soit la même durée que celle accordée à Nicolas Sarkozy lorsqu'il a annoncé sa candidature à la présidence de l'UMP.
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