Cet article date de plus de treize ans.

Climat tendu autour de la réforme des institutions

A une semaine de l'éventuelle réunion du Parlement en Congrès à Versailles, l'exécutif fait pression sur les parlementaires pour adopter la réforme, et terminer l'année parlementaire sur un succès politique. Mais l'opposition continue de juger le projet insuffisant.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Radio France ©RF/ Catherine Grain)

Depuis le temps qu'on évoque la fameuse "dernière ligne droite" de cette réforme des institutions, nous y voilà enfin. Après l'approbation de l'Assemblée nationale la semaine dernière, consécutive à une navette entre les deux chambres, ce sont à présent les sénateurs qui examinent le texte du projet en deuxième lecture. Mais à moins d'une semaine de la date prévue pour la réunion du Congrès à Versailles, le succès de la majorité sur ce texte n'est toujours pas acquis.

La faute, en partie, à l'opposition socialiste qui entend faire obstacle à cette réforme considérée comme insuffisante. A titre d'exemple, dans sa lettre adressée à Nicolas Sarkozy, le sénateur du Pas-de-Calais Jack Lang lui demande d'aller plus loin, avec notamment une extension de la place de l'opposition au Parlement, ou encore la prise en compte des interventions présidentielles dans les médias dans le décompte du temps de parole.

"Avancer des propositions, des annonces, en dehors du travail parlementaire, par le président de la République, serait contraire au discours de démocratisation avancé pour justifier la réforme", a dit le porte-parole du PS Bruno Le Roux.

Tensions, pressions

Pour que le Congrès soit réuni comme prévu, il faut que le Sénat adopte le texte dans les mêmes termes que les députés. Ensuite, les voix de la droite, du centre et une partie des votes à gauche devront être réunies au Congrès, sachant que l'adoption définitive repose sur une majorité des 3/5e des suffrages exprimés.

Une équation déterminante. N'étant pas persuadé de convaincre suffisamment de parlementaires, l'exécutif y met du sien, pour terminer sur une bonne note avant la pause estivale. Surtout si le PS s'en tient à sa décision de ne pas voter le texte.

Les socialistes, d'ailleurs, dénoncent depuis quelques jours un climat malsain, qui se traduirait entre autres par des efforts poussés de l'Elysée pour "acheter" les voix des huit députés radicaux de gauche (PRG). En échange de l'abaissement du nombre de députés nécessaires pour constituer un groupe au Palais-Bourbon. François Hollande, premier secrétaire, a dénoncé des "pressions, des tractations et une méthode détestable".

Les voix du Nouveau centre devraient s'avérer favorables à la réforme, restent les inconnues MPF et surtout UMP, puisque certains élus de la majorité entendent voter contre. D'où, peut-être, l'exercice de "recadrage" auquel s'est livré aujourd'hui le chef de l'Etat face aux députés UMP. Et la présence de François Fillon, qui malgré une violente sciatique, a introduit la seconde lecture au Sénat.

Matteu Maestracci avec agences

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.