Claude Guéant s'inquiète des risques juridiques de la primaire socialiste
Le ministre de l'Intérieur a qualifié d'"initiative intéressante, respectable" la primaire socialiste dont le premier tour se déroule dimanche, mais s'est inquiété d'une possible violation du secret du vote inscrit dans le Constitution française.
"Nous avions souligné le risque des primaires. A savoir que contrairement à la Charte internationale des droits de l'Homme et contrairement à la loi française, ces primaires risquent de donner connaissance des opinions politiques d'un certain nombre de Français", a-t-il indiqué sur Radio J dimanche.
"Aussi bien sur la liste d'émargement apparaîtront ceux qui expriment une sympathie pour le PS et ceux qui par différence n'expriment pas de sympathie", a relevé Claude Guéant. ,"Je crois que dans un village par exemple où il y 4 ou 500 votants, ce n'est même pas la peine de faire des enregistrements de quoi que ce soit : il apparaît aux yeux des scrutateurs les opinions des uns et des autres", a-t-il précisé.
Le secrétaire général de l'UMP, Jean-François Copé, avait déclaré dès le printemps dernier que la primaire socialiste, consultation sans précédent en France, posait "problème par rapport aux libertés individuelles et publiques". Il évoquait alors des risques de "fichage" et de "pression".
Confiant, Jean-Pierre Mignard, porte-parole de la haute autorité de la primaire socialiste, affirme dans Le Journal du Dimanche que tout risque de fichage politique est écarté.
"Les listes électorales serviront deux fois, lors de chaque tour de la primaire. Elles seront contrôlées par les responsables des bureaux de vote en présence de tous les mandataires", rappelle-t-il. "Si quiconque tentait de constituer un fichier, nous saisirions la justice pénale et la Cnil (Commission nationale de l'informatique et des libertés) fera des inspections inopinées dans les bureaux", ajoute-t-il.
Quoi qu'il en soit, Claude Guéant a jugé que cette primaire traduisait pour le PS "une difficulté à désigner son candidat, renforçant sa cacophonie"M. Guéant y voit même une "difficulté idéologique". "Voici quelques semaines, les socialistes nous disaient on a une ligne très claire mais quelques semaines après, on voit que tout cela a volé en éclats !" s'est-il amusé au micro de Radio J.
"Je ne peux m'empêcher de penser qu'elles sont aussi l'occasion de faire campagne avant la campagne", a-t-il dit, ajoutant: "ce qui compte, c'est le projet. Or, il y a des pans entiers de l'action publique où le Parti socialiste ne dit rien, sur la sécurité par exemple". Il a cité en exemple, une visite de François Hollande, "la semaine dernière, dans un commissariat de la région parisienne, où il n'a rien dit du tout".
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