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Cinq questions sur le parrainage des candidats à l'élection présidentielle

Parmi les obstacles à franchir pour la course présidentielle : réunir 500 parrainages d'élus sur son nom. Qui sont ces élus, combien de temps reste-t-il aux candidats pour trouver des parrains...? Les réponses à vos questions.
Article rédigé par Anne Brigaudeau
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Deux militants du NPA cherchant des parrainages en Ariège (PASCAL PAVANI / AFP)

Parmi les obstacles à franchir pour la course présidentielle : réunir 500 parrainages d'élus sur son nom. Qui sont ces élus, combien de temps reste-t-il aux candidats pour trouver des parrains...? Les réponses à vos questions.

Quels élus peuvent parrainer les candidats à l'Elysée ?

Députés, sénateurs, maires, conseillers généraux, conseillers régionaux, députés européens..
Au total, 45.000 personnes, dont plus de 36.000 maires.
Pour éviter la défense d'intérêts locaux, ces parrainages doivent venir de 30 départements. Pas plus d'un dixième d'entre eux ne doit venir du même département.

Pourquoi faut-il 500 parrainages ?

L'objectif de ces parrainages (le terme officiel est "présentation") est de limiter le nombre des candidatures "fantaisistes" ou dites "de témoignage" pour défendre une cause unique ou des intérêts catégoriels.

Lors des trois premières élections présidentielles faites au suffrage universel (1965, 1969 et 1974), le nombre de parrainages d'élus était fixé à 100. Le chiffre n'a pas été jugé suffisant pour limiter le nombre de candidatures, qui est passé de 6 à 1965 à 12 en 1974.

En 1976, il a été porté à 500. Ce qui n'a pas empêché un nouveau record de candidatures, franchi en 2012, avec 16 postulants à la magistrature suprême.

L'élection a été marquée par un taux d'abstention record au premier tour pour une élection présidentielle (28%) , par l'élimination du candidat du PS Lionel Jospin et la qualification de celui du FN, Jean-Marie Le Pen.

Ce chiffre important de parrainages favorise les candidats des grands partis politiques. Pour eux, la collecte des signatures est une formalité tandis que les "petits candidats" sans guère d'élus ni militants doivent déployer, pour les réunir, beaucoup d'énergie et de temps. Le candidat souverainiste Nicolas Dupont-Aignan a commencé à s'y atteler dès le printemps dernier.

Tous les noms des parrains sont-ils rendus publics ?

Il faut 500 "parrains" pour pouvoir se présenter. Dans la pratique, il en faut nettement plus pour éliminer tout risque : certains formulaires peuvent être invalidés parce qu'inexacts, incomplets ... Sur l'ensemble des signatures recueillies, 500 noms sont choisis par tirage au sort pour être rendus publics.

Quel est le calendrier pour les parrainages ?

Les parrainages se font sur un formulaire de quatre pages établi par le Conseil constitutionnel, adressé par les préfectures à chacun des élus susceptibles de parrainer Dès la publication du décret convoquant les électeurs, prévue à partir du 23 février.

Les formulaires, remplis et signés de la main de l'élu, doivent être renvoyés au Conseil constitutionnel avant le 16 mars. Les promesses peuvent alors devenir
des parrainages fermes. Le Conseil constitutionnel contrôle leur validité, le gouvernement devant publier la liste des candidats vers le 20 mars.

Pourquoi le FN demande -t-il l'anonymat des parrainages et comment peut-il éventuellement l'obtenir ?

Marine Le Pen affirme avoir du mal à récolter ses signatures. Les élus craindraient des représailles, politiques ou économiques, s'ils signaient en faveur du Front national . Eric Petiau, maire dans l'Aisne, qui avait parrainé Jean-Marie Le Pen en 2007, a ainsi déclaré à 20 minutes : "Je suis restaurateur, commercialement, ça n'a pas été une bonne chose".

Pour obtenir l'anonymat des parrainages, le Front national a recouru à la question prioritaire de constitutionnalité. Cette procédure, en vigueur depuis le 1er mars 2010, découle de la réforme constitutionnelle de 2008.

Elle stipule qu' "à l'occasion d'une instance devant une juridiction administrative comme judiciaire, tout justiciable peut soutenir, "qu'une disposition législative porte atteinte aux droits et libertés que la Constitution garantit".

Le Conseil d'Etat a accepté jeudi de transmettre au Conseil constitutionnel la question prioritaire de constitutionnalité (QPC) déposée par le Front national, sur le non-anonymat des parrainages pour la présidentielle. Les Sages se réuniront le 16 février pour examiner cette demande.

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