Christine Boutin a annoncé jeudi au 20h de France 2 qu'elle continuerait sa mission, sans rémunération
"J'ai une mission absolument superbe sur la mondialisation. Le G20 attend nos propositions. Cette mission, je la mènerai", a-t-elle déclaré, avant d'annoncer qu'elle renonçait aux 9500 euros qu'elle touchait pour cette mission, suite à la polémique suscitée.
De son côté, François Fillon a promis jeudi soir une "doctrine uniforme" sur les missions.
L'ancienne ministre du Logement a aussi fait savoir qu'elle ne renonçait pas à sa liberté de parole et n'excluait pas de se présenter à la présidentielle de 2012.
Elle a déclaré qu'elle ne se pliait pas à la pression médiatique, mais qu'elle avait "entendu les Français qui ont de petits salaires qui, aujourd'hui, ne peuvent pas comprendre qu'il y ait ainsi un responsable politique qui ait une rentrée d'argent de près de 18.000 euros".
Enfin, elle a souligné que beaucoup de gens menant des missions allaient rencontrer le même problème qu'elle, à savoir une polémique sur le cumul retraite-rémunération, sous-entendant que son cas devait faire jurisprudence.
Vendredi matin, la ministre de la Santé Roselyne Bachelot, qui touche aussi une retraite de parlementaire, a réagi en déclarant sur iTélé que la jurisprudence Boutin sur le non-cumul d'un salaire pour un emploi public et d'une retraite parlementaire va "sans doute" s'appliquer à d'autres, et qu'"on fera avec".
C'est le Canard Enchaîné qui a révélé que l'ancienne ministre du Logement touchait 9.500 euros par mois pour une mission sur les conséquences de la mondialisation que lui avait confié l'Elysée. "Je vais demander à Christine Boutin de prendre en compte cette polémique qui ne doit pas durer pour renoncer à la partie qui dépasse les 9.500 euros, c'est-à-dire le cumul entre sa pension de retraite et la rémunération qu'elle a au titre de sa mission", avait déclaré le ministre du Travail Eric Woerth.
Celui-ci "considère que Christine Boutin ne doit pas cumuler sa retraite de parlementaire avec la rémunération de sa fonction publique". L'ex-ministre a précisé jeudi au Parisien qu'elle touchait aussi une pension de retraite "d'environ 6000 euros" et une indemnité de 2000 euros pour ses fonctions de conseillère générale.
"Doctrine uniforme"
Dans un communiqué, Matignon a indiqué jeudi soir que le Premier ministre "se félicite de la décision de Mme Christine Boutin de renoncer à toute rémunération pour la mission qu'elle effectue sur la dimension sociale de la mondialisation", annoncée par l'intéressée quelques minutes plus tôt sur France 2.
"Le Premier ministre a demandé au secrétaire général du gouvernement de veiller, sans délai, à ce que les rémunérations éventuellement octroyées à des personnalités chargées d'une mission par toute administration de l'Etat soient cadrées selon une doctrine uniforme afin d'éviter toute ambiguïté", poursuit le texte.
"Cette doctrine fixera des références, notamment sur leur niveau, les éventuels cumuls, et bien sûr prendra en compte la nature et les exigences de chaque mission", conclut-il.
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