Chômage: tollé après la proposition de Le Maire qui veut baisser les indemnisations des cadres

L'idée de Bruno Le Maire d'abaisser le dispositif d'indemnisation des cadres les plus aisés au chômage a créé un tollé. A droite comme à gauche, c'est une levée de boucliers.

Bruno Le Maire est ministre de l'Agriculture. Il est également en charge du projet UMP pour la présidentielle. Et sa dernière proposition n'a pas plu, du patronnat jusqu'à gauche, en passant par son propre camp. Dans un entretien à L'Express, il lance cette idée : abaisser le dispositif d'indemnisation des cadres les plus aisés au chômage, soulignant que des "décisions courageuses" s'imposeront pour le redressement des finances publiques de la France. "Pouvons-nous garder un dispositif d'indemnisation du chômage parmi les plus généreux du monde, en particulier pour les cadres à hauts salaires?", s'interroge-t-il. La réponse : une levée de boucliers.

Voir les explications dans le JT de 20H du 01 septembre par Julien Dupperray reporter à France 2

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Réactions du patronnat...
Interrogée à ce sujet sur Canal+, Laurence Parisot a jugé que cette piste n'était pas la plus fondée. "Si jamais on baissait les allocations versées aux cadres en cas de chômage, il faudrait aussi symétriquement baisser leurs cotisations, sinon ce serait tout à fait injuste", a-t-elle dit. "Or les cotisations des cadres font partie des recettes les plus importantes du régime, donc au total tout le monde serait perdant", a conclu la dirigeante du patronat français.

... en passant par l'UMP...
Jacques Myard, député UMP et membre du collectif de la Droite populaire, a qualifié vendredi de "faute économique et politique" la proposition de Bruno Le Maire. "Abaisser les allocations chômage des cadres (...) est une ineptie économique car il est évident qu'une telle mesure aura un effet déflationniste sur notre économie en mal de croissance", écrit le député dans un communiqué.

... et jusqu'à gauche
Plusieurs voix se sont élevées au sein du Parti socialiste pour dénoncer dans cette piste de réflexion une proposition choquante alors que le chômage frappe aujourd'hui près de 2,6 millions de personnes en France métropolitaine.

"C'est un comble de se tourner vers les chômeurs pour demander de la solidarité" a estimé le candidat à la primaire PS François Hollande lors d'un déplacement en Ariège jeudi.

Même indignation chez Martine Aubry, autre candidate à la primaire en vue de la présidentielle, vendredi au micro de RTL. "Décidément ce gouvernement préfère s'attaquer aux chômeurs qu'au chômage", a lancé la maire de Lille.

Arnaud Montebourg, aussi en lice pour la primaire PS, voit dans ce projet de plafonnement "une attaque supplémentaire portée aux citoyens ordinaires qui n'ont que leur travail pour vivre, ou leurs allocations quand ils en sont dépourvus".