Cécile Duflot s'est prononcée lundi contre les emprunts auprès des banques ayant des paradis fiscaux
Ni le lieu choisi, ni la présence à ses côtés de l'eurodéputé Eva Joly, ex juge d'instruction, ne tenaient du hasard.
Lundi, lors d'un point presse devant l'un des sièges parisiens de la BNP, la candidate à la présidence de la région Ile-de-France d'Europe Ecologie a dénoncé "la collusion" des banques et du pouvoir.
"Aujourd'hui, la BNP a plus de 250 filiales dans les paradis fiscaux dont 25 filiales aux Iles Caïmans. Nous ne voulons plus emprunter aux banques qui ont des filiales dans les paradis fiscaux", a déclaré la candidate à la présidence de la région Ile-de-France d'Europe-Ecologie.
"BNP-Paris est le premier prêteur de la région Ile-de-France, plus de 800 millions d'euros. Si Cécile Duflot est présidente dans un mois, nous ne travaillerons plus avec la BNP-Paribas ni avec aucune banque qui a des activités dans les paradis fiscaux", a déclaré Robert Lion, ex-responsable de la Caisse des dépôts et de Greenpeace présent au point presse. Selon lui, "les paradis fiscaux représentent 40 milliards de pertes chaque année pour le budget de la France".
Mme Joly a aussi dénoncé la politique salariale de la BNP: "En 2006, la rémunération de Michel Pébereau (son président) égalait 398 fois le smic. C'est une forme de confiscation des richesses nationales. Pour nous, la BNP = Goldman Sachs aux Etats-Unis".
La BNP dément
La banque BNP Paribas n'a "aucun crédit en cours avec la région Ile-de-France", a déclaré une porte-parole de la banque en réaction aux propos de Mme Duflot.
BNP Paribas a indiqué par ailleurs "être très peu actif dans le domaine du crédit aux collectivités locales en France". Concernant les paradis fiscaux, BNP Paribas "rappelle qu'il est l'une des premières banques mondiales à avoir annoncé (fin septembre) et engagé son retrait de tous les paradis fiscaux de l'OCDE".
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