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Cantonales : la gauche confirme sa victoire, la droite sa défaite, le FN sa percée, l'abstention son triomphe

Selon les derniers décomptes du ministère de l'Intérieur, la gauche (PS, Front de gauche, Parti radical, EE-LV et divers gauche) remporte le second tour des cantonales avec près de 50% des voix, devant la majorité présidentielle à 35,9% et le Front national 11,7%. _ Le FN recule en pourcentage par rapport au premier tour (15%), mais il place deux élus, dans le Vaucluse (Carpentras) et dans le Var (Brignoles), et progresse en voix dans les 400 cantons où il était présent. _ La gauche fait basculer plusieurs départements : le Jura, les Pyrénées-Atlantiques et peut-être la Loire, la Savoie, la Réunion et Mayotte. La droite, elle, ne remporte que le Val-d'Oise.
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Le taux d'abstention s'établit à 55,1% - au premier tour, dimanche dernier, il était de 55,6%, un record pour une élection nationale.
_ En très léger recul par rapport au premier tour, l'abstention progresse néanmoins de 20 points par rapport au second tour des cantonales de 2004.

Premiers élus Front national

Le FN revendique la prise de deux cantons : à Carpentras (Vaucluse) et à Brignoles (Var). Le Front national dispose donc ce soir de deux premiers élus dans des assemblées départementales : Patrick Bassot, élu à Carpentras-nord face au socialiste sortant, et Jean-Paul Dispard à Brignoles face au communiste sortant.

Le FN échoue dans certains cantons où il avait placé beaucoup d'espoirs, comme dans celui de Montigny-en-Gohelle (Pas-de-Calais), où se présentait son secrétaire général Steeve Briois, et à Perpignan-9, où concourait Louis Aliot, vice-président du FN et compagnon de Marine Le Pen.

Les prises de la gauche

Le département du Jura, détenu par la droite au bénéfice de l'âge, bascule ce soir à gauche. Partie divisée pour le scrutin, la gauche remporte 10 des 17 cantons jurassiens. Droite et gauche étaient à égalité dans l'assemblée départementale sortante avec 17 conseillers chacun, la présidence revenant au doyen DVD Jean Raquin, 75 ans.

La gauche remporte également les Pyrénées-Atlantiques où, situation identique, la majorité UMP-MoDem tenait la précédente assemblée au bénéfice de l'âge grâce à l'UMP Jean Castaings.

La gauche devrait également faire tomber Mayotte, où l'UMP perd la majorité et la gauche, avec huit élus sur 19, est en passe d'en constituer une. Et enfin la Loire, la Savoie et la Réunion : il faudra attendre l'élection des présidents, jeudi, pour connaître le verdict.

Elle conserve la Seine-et-Marne (terre de Jean-François Copé, patron de l'UMP) et le fief électoral de François Hollande, la Corrèze. Un pari que l'ancien leader socialiste voulait emporter, avant de se déclarer officiellement candidat aux primaires socialistes pour la présidentielle de 2012.

Le Val-d'Oise à droite

Peu de consolations pour la majorité présidentielle.
_ Une prise de guerre à la gauche : le Val-d'Oise, où la victoire s'est jouée à un ou deux sièges.

Le département de la Sarthe, fief électoral du Premier ministre François Fillon, reste à droite, selon le ministère de l'Intérieur. François Fillon estime qu'au plan national, "la majorité recule moins qu'annoncé".

Les Verts et Mélenchon se placent

Europe Ecologie-Les Verts et le Front de gauche ont chacun à leur manière réussi les cantonales. Ils continuent ainsi de se disputer la deuxième place à gauche avec l'objectif de se positionner au mieux pour les négociations avec le PS sur les législatives 2012.

Avec a priori plus d'une cinquantaine de conseillers généraux, Europe Ecologie-Les Verts gagne le pari de sa patronne Cécile Duflot de "plus que doubler" ses élus départementaux (24), même si certains pensaient plutôt tripler ce chiffre avant les élections.
_ De son côté, le FG (PCF + Parti de gauche) s'attendait à plus d'une centaine d'élus, "peut-être jusqu'à 130" selon Jean-Luc Mélenchon, soit bien au-delà des 104 élus communistes jusqu'ici.

Gilles Halais, avec agences

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