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Budget 2015 : polémique autour de l'abstention des ex-ministres

Un "problème d'éthique" pour le patron du PS, un "manquement au devoir" pour le porte-parole du gouvernement qui jugerait "cohérent" que Benoît Hamon "quitte le PS". L'ex-ministre de l'Education assure lui que la politique actuelle "menace la République". Une crise en trois actes.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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  (Aurélie Filippetti, Benoît Hamon et Delphine Batho à l'Assemblée © REUTERS | Charles Platiau)

 Acte un : l'affaire commence avec le vote ce mardi de la partie recette du Budget. Parmi les 39 socialistes qui s'abstiennent, trois anciens ministres : Aurélie Filippetti, Benoît Hamon et Delphine Batho.

 

Acte deux ce mercredi matin dans les médias. Sur RTL, le patron du PS Jean-Christophe Cambadélis se dit "choqué " par le fait que "deux ministres de la République qui ont quitté le gouvernement et qui avaient accepté les arbitrages budgétaires au mois de juillet se soient abstenus ". Pour lui, "ceci pose un problème éthique. Ce n'est pas loyal par rapport à son camp, ce n'est pas une bonne image par rapport à la politique."

Et Stéphane Le Foll, le porte-parole du gouvernement va plus loin sur RMC et BFMTV en dénonçant un "manquement au devoir" : "Le budget, ce n'est pas une décision anodine". Il y a des devoirs  quand on est dans une majorité. La question budgétaire est essentielle. Donc il y a un manquement au devoir." Et il jugerait "cohérent" que Benoît Hamon "quitte le PS".

 

Acte trois avec la réaction des principaux intéressés. D'abord l'ex-ministre Aurélie Filippetti qui affirme sur Itélé n'avoir "aucune leçon à recevoir de qui que ce soit". Elle parle de "mauvaise foi" et assure qu'elle doit "des comptes à (ses) électeurs et aux Français".

 

Quant à Benoît Hamon, il justifie son abstention sur RFI par la conviction que "parce qu'elle réduit les capacités d'intervention de la puissance publique ", la politique menée "menace la République. Et la menace de la République, c'est la préparation tout droit, comme on s'y prépare pour 2017, d'un immense désastre démocratique ", soit "*non seulement

l'arrivée au second tour de la présidentielle de Marine Le Pen sans coup férir, mais en plus la menace que demain, elle dirige le pays ". Avant d'inviter Jean-Christophe Cambadélis, à ne pas  "réagir avec ses nerfs* ". 

 

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