Bruxelles annonce un déficit public plus important en France
La France devrait connaître un dérapage de son déficit public l'an prochain à 4,2% du PIB, selon les dernières prévisions de Bruxelles. François Hollande a cependant confirmé qu'il entendait respecter l'objectif d'un déficit de 3% en 2013.
Bruxelles a indiqué vendredi que la France aurait du mal à respecter son engagement de ramener le déficit à 3% du PIB en 2013.
Les prévisions de Bruxelles "sont le reflet de la politique menée jusqu'à présent par le président Nicolas Sarkozy et son gouvernement", a immédiatement expliqué Michel Sapin, ancien ministre socialiste de l'économie et responsable du programme de François Hollande.
François Hollande a expliqué, pour sa part, que ce dérapage n'était pas pour lui une surprise. "J'ai demandé une évaluation par la Cour des Comptes de la réalité budgétaire de notre pays, je savais depuis déjà plusieurs semaines qu'il y avait une dégradation plus grande que le gouvernement sortant ne le disait de nos comptes publics", a-t-il déclaré. "Nous avions déjà anticipé".
Pour Bruxelles, "les chiffres concernant le déficit sont liés aux chiffres concernant la croissance en France". Or, celle-ci devrait atteindre 1,3% en 2013 (selon la Commission) une performance inférieure au +1,7% prévu par M. Hollande. Cette prévision est inférieure également à ce que prévoyait la Commission européenne à l'automne (1,4%), mais meilleure que ce qu'anticipe le FMI (1%).
Bruxelles note aussi que le chômage élevé devrait peser sur la croissance car il aura "un impact négatif sur la propension à consommer".
Le futur gouvernement prendra "les mesures qu'il faut", a assuré Michel Sapin, pour qui "ceci valide le projet de François Hollande, qui consiste à changer de politique pour maîtriser les dépenses, augmenter les recettes de manière juste et efficace et, surtout, changer de politique économique au niveau national et européen pour stimuler la croissance".
La ministre sortante du budget, Valérie Pécresse, a estimé pour sa part que les prévisions de Bruxelles étaient un "sérieux avertissement" pour le président élu François Hollande qui a promis des "dépenses inconsidérées".
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