Pouvoir d'achat : en souhaitant le retour des prix cassés jusqu'à -50% dans les hypermarchés, le gouvernement est face à un casse-tête
Le ministre de l'Economie et des Finances propose d'autoriser à nouveau les réductions jusqu'à 50% sur les produits alimentaires pour faire face à l'inflation. Pourtant, ces promotions étaient jusqu'à présent interdites par la loi Egalim.
Le retour du fameux "Un produit acheté pour un offert" ? Les grosses promotions sur l'alimentaire pourraient prochainement faire leur retour dans les rayons des magasins. C'est l'une des propositions annoncées par le ministre de l'Economie et des Finances, lundi 4 juillet, pour lutter contre la flambée des prix. L'inflation grimpe à 5,8% en juin sur un an, selon les dernières estimations de l'Insee.
Bruno Le Maire veut donc revenir sur une partie de la loi Egalim. Depuis fin 2018, le texte interdit en effet les remises au-délà de 34% sur les produits alimentaires, ce qui autorisait donc seulement les promotions du type "deux achetés, le troisième gratuit" dans les rayons alimentaires des supermarchés. Les rabais qui dépassent ce seuil étaient considérés comme destructeurs pour les agriculteurs et même nocifs pour les consommateurs. En janvier 2018, par exemple, une promotion de 70% sur la pâte à tartiner Nutella avait provoqué des émeutes dans plusieurs supermarchés partout en France.
Il faut dire que, sur le sujet du pouvoir d'achat, le gouvernement est attendu au tournant : jeudi, il doit dévoiler un paquet de mesures évalué à environ 25 milliards d'euros, censé atténuer les effets de l'inflation sur les ménages. Ce projet est annoncé depuis des semaines mais suspendu aux élections législatives puis au remaniement.
L'agroalimentaire et les agriculteurs contre les grosses promotions
"Je propose qu'on relève ce seuil à 50% pour qu'il y ait des prix cassés pour ceux qui en ont besoin", a indiqué le ministre, ce lundi, sur France Inter. Les associations de consommateurs ne s'y opposent pas, mais elles s'interrogent sur le réalisme de telles promotions. Mais déjà, la réponse des producteurs s'est faite entendre. Pour Christiane Lambert, la présidente de la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA), ce n'est "pas la bonne réponse" à la hausse des prix. La patronne du syndicat agricole majoritaire demande plutôt un chèque alimentaire pour que les plus précaires achètent un "panier de produits essentiels"., une idée déjà avancée par le gouvernement.
Les industriels de l'agroalimentaire, eux, demandent des hausses de prix de 8 à 10% pour compenser la hausse de leurs coûts. Bercy promet d'être vigilant et d'être intraitable en cas d'augmentations injustifiées.
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