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Chantal Mouffe, Pierre Rabhi, Dominique Méda... Ces personnalités qui ont inspiré Benoît Hamon

Le vainqueur de la primaire de la gauche a réussi à se distinguer durant sa campagne par ses idées. Mais de qui s'est-il inspiré ?

Article rédigé par Elise Lambert
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Le vainqueur de la primaire de la gauche, Benoît Hamon, à Paris, dimanche 29 janvier 2017. (FRANCOIS MORI/AP/SIPA)

"Rien n’est plus puissant qu’une idée dont l’heure est arrivée. Et notre heure est arrivée", clamait Benoit Hamon lors d'un meeting à Paris le 19 janvier, paraphrasant Victor Hugo, l'un de ses auteurs fétiches. Depuis son départ du gouvernement, en 2014, aux côtés d'Arnaud Montebourg pour rejoindre les frondeurs, Benoît Hamon a longuement mûri son projet présidentiel en s'inspirant de nombreux auteurs.

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Chantal Mouffe, Dominique Méda, Pierre Rabhi... Le Brestois n'a cessé, durant sa campagne, de citer les philosophes, économistes et personnalités, qui l'ont inspiré pour définir ses principales mesures : revenu universel, environnement... Franceinfo vous les présente.

Chantal Mouffe sur le "populisme de gauche"

De Jean-Luc Mélenchon à Podemos en passant par Benoît Hamon, Chantal Mouffe, professeure de théorie politique belge, est fréquemment citée comme l'"inspiratrice" de la gauche radicale actuelle. A 73 ans, elle s'est fait connaître en France via L'illusion du consensus (éd. Albin Michel), qui analyse "l'illusion d'une démocratie sans frontières", sans ennemis, sans partis, revendiquée par certains hommes politiques comme Emmanuel Macron, précise France Culture.

Elle propose à la place un "populisme de gauche" : "Il y a dans nos sociétés une multiplicité de demandes démocratiques hétérogènes. (...) Il faut prendre en compte les demandes populaires de la classe ouvrière, mais aussi les nouvelles demandes comme celles des classes moyennes, explique-t-elle aux InrocksLe véritable défi pour le populisme de gauche, c’est de réussir à rassembler les deux." Un message entendu par Benoît Hamon, qui rejoint sa vision de la démocratie.

Elle a raison de dire qu’il faut assumer la conflictualité du débat, c’est vital pour la démocratie, de même qu’il faut assumer le clivage droite-gauche en construisant clairement deux projets de société antagoniques.

Benoît Hamon

dans "Les Inrocks"

Pierre Rabhi sur l'humain

A de nombreuses reprises, le candidat du PS pour la présidentielle a fait référence au philosophe et agriculteur Pierre Rabhi, fondateur du mouvement Colibris, qui œuvre à "créer une société écologique et humaine".

Ce pionnier de l'agriculture écologique en France place l'être humain au centre de sa réflexion, et propose de le remettre "en phase avec la nature", reprend L'Humanité. Face au réchauffement climatique, aux différentes croyances et idéologies, il propose de dépasser le "mythe de la croissance" et, surtout, de raisonner en termes d'humanité, de réfléchir à la fois à "la planète que nous laisserons à nos enfants", mais aussi "quels enfants" vivront sur cette planète, et avec quelles valeurs.

Dominique Méda sur le travail

Dans une tribune publiée dans Le Monde, la sociologue du travail, Dominique Méda, a loué la campagne de Benoît Hamon, "qui a réussi à placer au cœur de la campagne la question écologique et à faire ainsi basculer le centre de gravité du corpus de gauche, jusque-là plutôt productiviste et 'croissantiste'".

Citée à de nombreuses reprises par ce dernier, Dominique Méda est en faveur de la mesure phare de Benoît Hamon sur le revenu universel. "Correctement mis en œuvre (...) il serait grandement susceptible de redonner de l’espoir", assure-t-elle. 

Aurore Lalucq sur la transition écologique

Au sein de la jeune génération de chercheurs, Benoît Hamon cite Aurore Lalucq, une économiste qui a co-écrit Faut-il donner un prix à la nature ? (ed. Les Petits matins). Dans cet ouvrage, l'économiste s'interroge sur la monétarisation des espaces naturels, à travers des principes tels que le pollueur-payeur, le marché du carbone ou la vignette écologique... Elle soutient qu'il est impossible de compenser la destruction de la nature par des solutions financières, résume Médiapart.

Mady Delvaux sur la taxation des robots

La députée européenne luxembourgeoise a fait le rapprochement entre la "raréfaction" du travail et la taxation des robots, une des propositions de Benoit Hamon, développe Libération. Dans un projet de rapport de la Commission juridique du Parlement européen, la socialiste a étudié les règles de "droit civil des robots". "C’est un appel pour dire qu’il faut suivre l’évolution de l’emploi en Europe et regarder exactement quelles sont les tâches qui vont, ou peuvent être effectuées par des robots."

Prenant en compte le scénario selon lequel les robots vont supprimer de nombreux emplois, elle propose d'instaurer un revenu universel et de taxer les robots pour le financer. "Pour le moment, notre système social repose quand même sur l’emploi, sur la taxation du travail et donc il faudra réfléchir à des modèles alternatifs", explique-t-elle à Libération.

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