Affaire Griveaux : "Il faut espérer que cela conduise à un sursaut salutaire", affirme Yannick Jadot
Invité de l'émission "Questions politiques", l'eurodéputé écologiste pointe "la brutalité" de la vie politique. Face à la puissance de ces réseaux, "il va falloir remettre du fond", a-t-il expliqué.
Le député européen Yannick Jadot, membre d'Europe Ecologie Les Verts, a dénoncé dimanche 16 février sur France Inter et franceinfo un climat "détestable", à propos du renoncement de Benjamin Griveaux aux municipales à Paris après la diffusion de vidéos privées. Invité de l'émission "Questions politiques", Yannick Jadot pointe un effet "d'accélération incroyable du fait des réseaux sociaux".
L'écologiste veut "espérer que cela conduise à un sursaut salutaire". Selon lui, notre démocratie "est attaquée par une sorte de confusion permanente", entre "puritanisme, voyeurisme, délation". Mais Yannick Jadot ne veut pas "résumer la politique au comportement des uns et des autres en matière de vie privée. C'est le pire qu'on peut imaginer."
"Brutalité" de la vie politique
Le député européen reconnaît qu'aujourd'hui, il faut faire attention. "Dès que vous êtes dans l'espace public, quelqu'un peut porter atteinte à votre vie privée. Vous modifiez vos comportements", explique Yannick Jadot, mais "ce n'est pas tout s'interdire". Il entend "rester vivant. Il faut contrer ces attaques à la vie privée potentielle."
Yannick Jadot pointe "la brutalité" de la vie politique. "Ce qui rebute beaucoup de personnes à entrer dans l'activité politique, c'est la violence verbale sur les réseaux sociaux et potentiellement physique", explique-t-il. Il rappelle qu'il y a "toujours eu ce voyeurisme" dans le passé, même avant les réseaux sociaux. Face à la puissance de ces réseaux, "il va falloir remettre du fond. Les responsables politiques doivent s'interroger sur la façon de faire de la politique", assène Yannick Jadot.
À nous de montrer que la politique, c'est du courage, c'est tenir ses promesses et être actif au service de nos concitoyens.
Yannick Jadotà franceinfo
Le député européen ne veut pas porter de jugement sur Benjamin Griveaux. "La responsabilité politique n'est pas d'attiser les braises ou les flammes, c'est d'apporter des réponses à nos compatriotes." Il entend faire "une distinction très ferme entre vie privée et vie publique". "À partir du moment où Benjamin Griveaux n'a rien fait de répréhensible du point de vue de la loi, je ne vais pas commencer à juger ses comportements dans la vie privée", a-t-il ajouté.
Yannick Jadot rappelle enfin que Benjamin Griveaux a commencé sa campagne des municipales à Paris "avec un enregistrement volé où il insulte la moitié de ses concurrents. Il commence par un son volé, il finit par une image volée. Cela montre qu'il faut être prudent."
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