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Affaire Griveaux : Christophe Castaner évoque la vie privée d'Olivier Faure, le patron du PS dénonce "une faute grave"

Le ministre de l'Intérieur s'est dit "étonné" des "leçons de morale" d'Olivier Faure, mercredi sur France Inter. Le patron du Parti socialiste avait dénoncé mardi la "légèreté incroyable" de Benjamin Griveaux, après la diffusion de vidéos intimes lui étant attribuées. 

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, à la sortie de l'Elysée, le 12 février 2020.  (ALAIN JOCARD / AFP)

Polémique entre Christophe Castaner et Olivier Faure. Le ministre de l'Intérieur a suscité l'indignation de nombreux responsables politique de droite comme de gauche, mercredi 19 février, après avoir évoqué la vie privée du premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, sur fond d'affaire Benjamin Griveaux.

"J'ai été surpris d'entendre Olivier Faure, que je connais bien et que j'ai accompagné dans ses divorces et ses séparations. J'ai été étonné de ses leçons de morale", a affirmé sur France Inter Christophe Castaner, au sujet de son ancien ami et camarade socialiste.

Le ministre réagissait au propos d'Olivier Faure, qui avait dénoncé la veille la "légèreté incroyable" de Benjamin Griveaux. L'ancien porte-parole du gouvernement a été contraint de retirer sa candidature à la mairie de Paris, après la diffusion de vidéos à caractère sexuel et de conversations lui étant attribuées. Il a depuis été remplacé par Agnès Buzyn pour mener la liste de la majorité présidentielle dans la capitale. 

Une prise de parole "lamentable" 

L'intervention de Christophe Castaner lui a valu en retour une salve de critiques de tous bords, à commencer par celles venant du Parti socialiste.

"Amateur en tant que ministre ? Mais professionnel de l'attaque minable. Ces propos déshonorent leur auteur et le mettent au niveau de ceux qu'il prétend combattre dans cette pathétique affaire", a cinglé le patron des sénateurs PS, Patrick Kanner. "Toujours aussi lamentable", a ajouté le député Boris Vallaud.

Toujours à gauche, le secrétaire national d'EELV, Julien Bayou, a estimé que "le ministre des ragots se vautre dans la fange". "De quel droit le ministre de l'Intérieur dévoile la vie privée d'Olivier Faure ? LREM peut réclamer l'anonymat sur les réseaux sociaux, son ministre est une vraie balance !" a affirmé de son côté Fabien Roussel, secrétaire national du PCF. Pour son collègue Manuel Bompard, député européen La France insoumise, "on savait Castaner capable de tout. Il le confirme à nouveau. Odieux."

A droite aussi, les critiques ont fusé. "En attaquant Olivier Faure sur sa vie privée, Christophe Castaner fait la preuve de la bassesse dont est capable ce pouvoir qui dégrade chaque jour davantage le climat politique", affirme Bruno Retailleau, président des sénateurs Les Républicains. "Ça veut dire quoi ça ? 'Je l'ai accompagné dans ses divorces' ! On rêve ! Menace ?" s'est exclamé Sébastien Chenu, porte-parole du RN.

"Une ligne rouge a été franchie"

Face à cette avalanche de critiques, Christophe Castaner a réagi lui-même sur Twitter dans un message adressé à Olivier Faure: "Cher @faureolivier, il n'y avait ni menace ni attaque personnelle dans mon propos. Nous nous connaissons depuis assez longtemps pour savoir l'un et l'autre que la vie n'est pas linéaire. Et nous y avons quelquefois fait face ensemble." 

En réponse à ces propos, Olivier Faure a fait une déclaration à la presse depuis l'Assemblée nationale, mercredi à 15 heures. Face aux journalistes, le député de Seine-et-Marne a estimé qu'"une ligne rouge a été franchie" : "Le fait pour un ministre de l’Intérieur de chercher à intimider l’un des dirigeants de l’opposition en ayant recours à des insinuations relevant de sa vie privée est une atteinte au fondement de la démocratie", a-t-il déclaré, ajoutant que Christophe Castaner avait "commis une faute grave". Olivier Faure demande ainsi à Emmanuel Macron de convoquer le ministre de l'Intérieur, et "d'en tirer les conséquences"

Dans la soirée, le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, a déclaré à l'AFP qu'il "regrettait" ses propos sur la vie privée d'Olivier Faure, si ceux-ci "ont blessé" le premier secrétaire du Parti socialiste. "Je voulais dire" à Olivier Faure "à propos de ses déclarations concernant Benjamin Griveaux qu'on ne devait pas juger" la vie privée, a déclaré le ministre.

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