Bayrou présente sa "France solidaire"
Le candidat centriste s'en est également pris à ses adversaires et aux instituts de sondage.
Donner à sa campagne un nouvel élan. Tel était l'objectif de François Bayrou, mercredi 14 mars, lors de la présentation de son essai-programme. Celui que les sondages cantonnent pour l'heure au rôle de "quatrième homme" du scrutin présidentiel compte ainsi proposer "un nouveau modèle de société" aux citoyens, celui d'une "France solidaire".
Outre la présentation de ses mesures, le candidat du MoDem s'en est pris à ses adversaires, mais aussi aux instituts de sondages. FTVi vous dit tout.
• PME, éducation, lien intergénérationnel au programme
Finances publiques, éducation, emploi, précarité, etc., "aucune de ces questions n'est traitée sauf par nous", a lancé le candidat. Il a ensuité détaillé ses propositions, qui seront formalisées dans un essai, La France solidaire, à paraître jeudi. Ce titre doit remplacer l'ancien slogan du candidat : "Un pays uni, rien ne lui résiste".
Côté emploi, François Bayrou compte ainsi mettre en réseau grandes entreprises et PME, avec un avantage fiscal en faveur des investissements pour ces dernières. Il souhaite également garantir aux entreprises de moins de 50 salariés, aux artisans et aux commerçants un emploi sans charges, pendant deux ans, pour le recrutement d'un jeune en premier emploi ou d'un chômeur en CDI.
Dans l'éducation, la "solidarité" made in Bayrou prendrait notamment la forme d'une aide aux devoirs au sein des établissements ou encore d'un programme de construction de logements étudiants "favorisant la colocation et la mixité sociale". Enfin, concernant la solidarité entre générations, le candidat appelle de ses vœux "une France accueillante, soucieuse du sort de chacun". "La France ne sera forte que si elle est solidaire", a lancé François Bayrou en réplique à Nicolas Sarkozy.
• La bataille des mots
Outre ses propositions, Bayrou glisse quelques piques dans son essai, notamment au sujet des slogans de ses rivaux. "A chacun ses mots-clés, écrit-il. Certains choisissent le changement. C'est un des mots les plus creux du vocabulaire politique. (...) D'autres choisissent 'La France forte'. Ainsi ceux qui ont, ces dernières années, le plus affaibli notre pays et mis à mal ses valeurs se drapent dans l'invocation de son intégrité et de son rayonnement".
François Bayrou, lui, croit avoir trouvé le terme adéquat. "Le seul mot disponible pour que les Français retrouvent quelque chose à croire (...), le seul mot, c'était 'solidarité'", a expliqué le candidat, évoquant l'expérience polonaise de Solidarnosc. Liberté, fraternité, sens de l'égalité : "le mot dit les trois vertus à la fois" face à "une société d'insularité croissante" qui plonge selon lui les Français dans "l'angoisse" et la solitude.
• Haro sur les sondages
Bayrou, qui ne décolle pas dans les intentions de vote (13% le 14 mars selon un sondage Ifop pour Paris Match), a en outre mis en doute la crédibilité des instituts de sondage. Il a évoqué dans un sourire "un certain nombre d'instituts proches des uns ou des autres", et a souhaité que partis et candidats rendent publics leurs budgets alloués aux sondages. Pour sa part, il a souligné que le MoDem disposait d'un budget prévisionnel de 100 000 euros consacré aux études d'opinion, dont il n'a pour l'instant pas dépensé un euro.
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