Battu par Eva Joly, Nicolas Hulot veut peser sur les débats avec une radicalité toute nouvelle
Six mois après son échec à la primaire écologiste, Nicolas Hulot revient sur le devant de la scène dans un entretien accordé au Monde mercredi 8 février. Désormais à la tête de sa Fondation, il veut influencer les débats. Morceaux choisis.
Après six mois de silence médiatique, l'ancien animateur télé Nicolas Hulot fait son grand retour médiatique en tant que président de sa Fondation (qui a repris son nom). Dans un entretien accordé au Monde mercredi 8 février, il revient sur ses échecs et détaille ses nouveaux projets. Extraits.
Depuis sa défaite à la primaire organisée par Europe écologie-Les Verts (EELV) en juin 2011, où il avait manqué la qualification face à Eva Joly, Nicolas Hulot n'avait pas fait parler de lui.
"J'ai vécu un moment difficile après l'échec, mais je suis sans amertume, raconte-t-il. Je suis parti loin pour remettre les choses à leur juste place, puis pour m'extraire du bruit médiatique."
Il reconnaît un certain nombre d'"erreurs" dans la campagne qu'il a menée face à Mme Joly, notamment le fait de s'être laissé "intimider".
"Lorsque j'ai expliqué que j'avais étudié un moment l'hypothèse de travailler avec Jean-Louis Borloo, il y a eu cette polémique incroyable chez les écologistes, sur le thème 'Hulot veut nous déporter vers la droite', confie-t-il. Et j'ai baissé la tête (…) je me suis quasi excusé."
"L'enjeu écologique conditionne tous les enjeux de solidarité"
Toutefois, il précise qu'en tant que président de sa Fondation, il lui est "interdit" d'apporter un quelconque soutien politique, notamment à la candidate écolo. Il précise qu'il souhaite se pencher sur les "débats de fonds".
"Ma parole sera d'autant plus forte, d'autant plus audible désormais, qu'elle sera non partisane", estime-t-il.
Et cette parole, il la livre avec une radicalité surprenante. Nicolas Hulot affirme vouloir "changer d'échelle, dans l'analyse et la proposition" que pourra offrir sa fondation.
Et d'ajouter comme objectif : "contribuer au débat public en rentrant dans le disque dur de notre modèle économique, faire la démonstration intransigeante que l'enjeu écologique conditionne tous les enjeux de solidarité".
"On sait ce qu'il faut faire : agir, au niveau européen, pour réformer les excès du capitalisme, mettre fin aux spéculations sur les matières premières, empêcher les banques de spéculer avec l'épargne des Français", précise-t-il.
"Ma Fondation propose entre autre que la Banque centrale européenne lui prête à taux nul ou très faible pour financer un grand plan d'investissement écologique et social, lance-t-il. Tout le monde trouve normal qu'on le fasse pour sauver les banques, pourquoi ne pas le faire pour construire l'avenir ?"
Enfin, Nicolas Hulot juge "peu probable" son éventuel retour en politique.
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